Steve McCurry, né à Philadelphie en 1950, se définit plutôt comme un voyageur. Il a toujours voulu voir le monde, explorer de nouvelles cultures et a très tôt trouvé la profession qui lui a permis de réaliser son rêve.
Parcourir le monde étant "la façon la plus enrichissante de vivre", en 1979, il part pour son premier voyage en Asie où il devait rester deux mois. Il y passera plus de deux ans.
Ayant connu l’Afghanistan avant que le conflit n’éclate, il est un des rares photographes à avoir des images d’un pays encore relativement isolé, peu connu. Publiées par le National Geographic, Time Magazine, Newsweek, etc., ses photos ont vite fait le tour du monde.
Son regard est nourri de couleurs vives : curry, safran, henné, laque noire et couches de peintures rutilantes utilisées souvent pour recouvrir la misère. Sa sensibilité à la lumière, son humanité et sa poésie, son intérêt pour les visages dont il arrive à susciter l’émotion, ont fait connaître son œuvre bien au-delà des frontières journalistiques.
Ce qui passionne le plus McCurry, c’est le décalage entre sa vie et celle des gens rencontrés, ce qui n’empêche pas une certaine proximité. Il est toujours ému ou fasciné par leur apparence, leurs coutumes, leurs regards, leur langue, leur conception de la beauté.
"De manière inconsciente, je crois, je guette un regard, une expression des traits ou une nostalgie capable de résumer ou plus exactement révéler une vie (...) C’est sans doute pour cela que maintenant je me sens aussi bien à New Delhi qu’à Bombay, Hong Kong, Paris, Londres ou New York. Je suis d’ailleurs arrivé à la conclusion que nous sommes tous extrêmement similaires".
Une photo de son reportage en Afghanistan montrant le regard pénétrant d’une jeune réfugiée aux yeux verts, parue dans le National Geographic a fait le tour du monde au point de devenir une icône universelle.
Un film raconte la quête pour retrouver cette jeune fille quinze ans plus tard (à voir absolument). À la fin, les spectateurs émus se précipitent pour revoir les deux photographies présentées côte à côte.
Des photos des fumées du Word Trade Center aux paysages vertigineux de montagnes, la rétrospective de McCurry regroupe plus d’une une centaine d’images remarquables réalisées ces 27 dernières années dans différentes parties du monde, plus particulièrement en Inde et au Tibet : scènes de rues, de guerre, temples antiques et portraits sensibles.
Une remarquable exposition qui attire un très large public comme s’en réjouit Marie-France Bouhours, la directrice qui a su faire renaître ce superbe lieu, l’historique théâtre niçois de "l’Artistique", devenu le temple incontournable de la photo et de l’image.