Monégasque d’origine russe, Lionel Kazan a essentiellement travaillé pour les magazines de mode comme Vogue et Harper’s Bazaar. Ils lui confièrent leurs "unes" et des reportages en pages intérieures pour vanter la créativité des couturiers et inciter la ménagère à acheter ces produits présentés sur papier glacé. Ou, si elles n’avaient pas les moyens de s’offrir du Dior ou du Saint Laurent, de rêver devant ces images parfaitement léchées.
La mode pour toutes
Nous étions au sortir de la guerre, dans les années 50 et 60. Après de dures privations, les Françaises avaient enfin l’occasion de passer du stade des habits « utilitaires » et souvent raccommodés à des vêtements enfin choisis pour leur coupe et leur qualité.
Toutes les clientes potentielles n’avaient évidemment pas le visage parfait et la silhouette distinguée de Pia Kazan, épouse du photographe, de Jane Fonda, de Jean Seberg et des autres beautés qui passèrent devant l’objectif du maestro. Plus tard, il portraitura aussi Brigitte Bardot, Catherine Deneuve, Monica Vitti et tant d’autres. En studio ou en décors naturels - temples grecs, villes, routes et automobiles, toujours avec espièglerie.
Glamour glacé
Kazan a franchi l’Atlantique et en a ramené des images époustouflantes des plastiques impeccables des stars qui crevaient l’écran. La France basculait alors dans le glamour. Il y sera rejoint par Jeanloup Sieff, autre (très) grand de la photo de mode. Kazan poursuivra sa carrière depuis Paris, pour Jardin des Modes, après avoir un temps travaillé pour Marie Claire. Il continuera longtemps ses reportages photographiques avant de s’adonner à la peinture, une autre de ses passions.
Il s’éteindra à Monaco en 2016 à l’âge de 85 ans. On ne remerciera jamais assez sa fille, la comédienne Alexandra Kazan, d’avoir voulu « redonner vie à ses photos, les remettre dans la lumière ».
Jusqu’au 21 mai