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EXPOSITION TEMPORAIRE : Images fertiles et peuples nourriciers : Regards sur l’agriculture - Musée de la Photographie André Villers Mougins du 11 sept au 31 décembre 2010

A l’occasion du 5ème Festival International de la Gastronomie de Mougins, six photographes
ont accepté la proposition d’une exposition consacrée à l’agriculture. Cette
activité en effet est à la base de la gastronomie…
« Nous sommes tous des paysans ! » pourrait-on affirmer aisément si l’on résume quelque
peu l’histoire de l’humanité en remontant la pendule de l’histoire de 10 000 années. Après
la découverte du feu, passer du statut de chasseur cueilleur à celui d’agriculteur a constitué
la seconde révolution que nous ayons connue. Maîtriser la nature et accumuler les richesses
qu’elle nous offre ont induit notre émancipation. Nous n’étions plus esclaves du temps, du
climat et de l’espace…

Quelques révolutions plus tard, les machines ont envahi les champs, c’est ce que s’est attaché
à photographier Florence Ducarme-Blanes dans les terres céréalières du Poitou.

Qu’elles soient en action ou inusitées depuis des décennies, elles révèlent un univers formel
se rapprochant de celui de la science fiction...ou de l’archéologie.
Michel Séméniako (Galerie Franck Lefeuvre, Paris), de son côté, s’est intéressé aux infrastructures
agricoles, bâtiments qu’il a mis en scène par un impressionnant jeu de lumière
quand l’activité intense de ces lieux laisse la place au monde de la nuit et du silence.
L’agriculture, ce sont aussi des paysages qui ont façonné notre pays et notre histoire et c’est
ce qui a fasciné Luc Moeneclaey, axant son travail autour des contrastes terre - ciel du sud
de la France.

De la France, il en est question mais pas seulement. Nous voyageons en Inde et au Tibet
grâce à Xavier Depoilly qui montre que cette activité est restée la même depuis le néolithique.
Retour en France avec Bertrand Desprez qui présente les agriculteurs sous un angle sociologique
avec la mise en image du rapport père – fils dans les exploitations viticoles de
l’Hérault et les fermes des Hautes Alpes.
Enfin, pour Marie-Michèle Bertin-Caron, l’agriculture prend la forme de natures mortes
très maniérées en noir et blanc qui ne manquent pas d’humour, des corps de ferme abandonnés
dans la région des Abruzzes en Italie ou en Normandie.

Marie-Michèle BERTIN-CARON

Peintre et photographe est née à Saumur en 1946 ;
Angevine puis tourangelle jusqu’en 1967. Elle vivra tour à tour dans la vallée de Chevreuse, l’Isère
et enfin près de Grasse avant de quitter la France pour l’Italie où elle vit et travaille depuis 1993.
Depuis toujours passionnée par la musique, la danse et l’art dans toutes ses expressions.
Elle entreprend des études de photographie à Tours de 1964 à 1966. Pour ses vingt ans son père lui
offre un Rolleiflex qui lui tiendra compagnie pendant de nombreuses années.
En 1967 elle part vivre avec sa famille près de Paris ou elle étudie l’histoire de l’art, la peinture, la
sculpture et la céramique.
La peinture deviendra finalement son moyen d’expression privilégié au travers duquel elle réalisera
trompe-l’oeil, décorations murales et tableaux. A partir de l’an 2000, elle évoluera vers la peinture
informelle sur de vieux sacs de jute et toiles de bâches en utilisant diverses techniques jusqu’à
s’exprimer avec l’art brut en travaillant les matériaux de récupération.
Depuis 2003, elle est revenue avec passion à la photographie Noir et Blanc principalement. Son
regard toujours en quête de rêve et de poésie est avide des jeux infinis d’ombre et de lumière capables
de le séduire.

Marie-Michèle Bertin-Caron : Tête de cochon

Ses sujets sont multiples et infinis comme l’est la vie : natures mortes et paysages, scènes de rues et
baigneurs, rivages et empreintes sur le sable, bateaux et pêcheurs, lieux abandonnés et chantiers,
jardins et cimetières, cathédrales et vitraux, chapelles, cryptes et catacombes, traces inscrites dans
la matière, sur les murs et les routes par le passage du temps et par celui de l’homme.
Dans la contemplation du monde minéral et végétal, son esprit est fasciné par l’aspect spectral,
le coté subjectif et métaphorique de la réalité et par la puissance évocatrice et énigmatique de
visions anthropomorphiques où elle projette son intériorité. Ce Travail abouti à la réalisation d’un
livre « IMAGO ANIMAE » dans lequel ses images de masques anthropomorphiques sont accompagnés
des vers du poète sicilien Cesare Zarbo.

Xavier Depoilly

Né en 1954.
Très jeune, il se passionne pour la photographie et les Arts qui en découlent. Il intègre l’Ecole
de la Photographie de Limoges et, en parallèle, prend des cours à l’Ecole des Beaux Arts. Son
diplôme en poche, il monte à Paris où il côtoie des photographes de renom : J.F. Bauret, Guy Le
Querrec, John Batho, Jean Lariviere.
De retour à Grasse, il ouvre son premier studio de prises de vues et devient rapidement un photographe
reconnu pour son talent.
Aujourd’hui, il continue son travail de photographe publicitaire et industriel et, en parallèle,
effectue des reportages en Asie.
Il y a plus de dix ans, il commence à parcourir le monde et ramène de superbes images. Ses pays
de prédilection, l’Inde, le Ladakh, le Zanskar, le Népal, la Thaïlande, n’ont plus de secrets pour lui.
Son attachement va plus particulièrement au Tibet où il effectue plusieurs séjours. Il y contribue
aussi à la construction d’une école pour de jeunes nomades non scolarisés.
Il utilise la photographie comme une écriture pour défendre, à sa manière, une culture menacée
et tente de fixer dans la mémoire collective, par le simple moyen de la photographie, les
images d’une culture qui pourrait à tout moment tomber dans l’oubli.
Ses nombreux voyages sont l’occasion de rencontres fugitives mais aussi de partages avec certains
de ces hommes et de ces femmes. Des amitiés se nouent lorsqu’il s’immerge dans cette
société du toit du monde.
Chaque photo a une histoire, soit légère, soit grave. Il sait capter ces moments privilégiés que
son le partage d’une émotion ou un instant de leur vie.Son regard a également croisé la Russie,
Hong Kong, la Chine, l’Egypte, la Turquie la Tunisie et le Maroc. Ses photos de paysages et ses
portraits en disent plus que de longs discours.
Les photos de Xavier Depoilly sont diffusés par l’Agence Andia et l’agence Dalle, dans la Presse
Européenne (l’Express, Paris Match, Samsara, Capital, Panda Magazine, La Gazette, Elle, Marie-
France ....). Lauréat du Sony World Photography Award et du Festival de l’Image Numérique
(Villefranche-Sur-Mer), Xavier Depoilly est aussi formateur en arts appliqués et en arts graphiques.
Il a réalisé plusieurs expositions : Galerie Marion Valentine Paris, MJC Cannes, MJC Grasse, Centre
culturel de Limoges, participation à une exposition collective au Crédit Agricole de Limoges,
Palais des Congrès de Grasse, les Vendredis de la poissonnerie de Grasse, Estérel Gallery Mandelieu,
Galerie du Leclerc Grasse.

Xavier Depoilly : Traîte des chèvres Pashmina dans le Ladack (Inde)

Bertrand Desprez

Né en 1963 à Douai. Vit et travaille à Paris.
Rejoint l’agence Vu’ en 1999.
Formation à l’école Louis Lumière (1986-1988).
Premières images autour du Jazz, portraits de musiciens. Collaboration avec Jazz Hot et Jazz-Mag.
En 1990, plusieurs rencontres avec Dizzy Gillespie aboutissent à la réalisation d’un livre. La musique
sera toujours présente dans son travail sous la forme métaphorique d’une « note juste » et
de « l’improvisation instinctive ».
Différents reportages pour la presse. En 1991, le Kruzenshtern pour Géo, puis l’année suivante, les
peuples du fleuve Maroni pour Télérama. De 1992 à 1996, entreprends un essai photographique
autour des sentiments adolescents. Rapprochement avec la littérature et la poésie.
En 1997, lauréat de la fondation CCF pour La photographie avec cet essai « Pour quelques étoiles ».

1998, Villa Médicis Hors les Murs pour un projet au Japon « Les quatre saisons ».

1999 Prix Kodak de la Critique pour « Les quatre saisons ».

2000 Prix de la Ville de Biarritz pour « Aoba, les mystères de la feuille bleue »

Depuis 2000, tout en continuant à collaborer pour la presse, se tourne vers des travaux plus proche
de l’abstraction.
Représenté par la galerie Baudoin Lebon où il a présenté « La barge immobile » (2004).
En 2005, « Les voyages fantastiques »
2006 Résidence au Théâtre de la Passerelle à Gap avec un projet « Vrai ou Faux ».

Bertrand Desprez : Jean-Pierre et son fils : préparation du roblochon.

Florence Ducarme Blanes

Je me consacre plus complètement à la photographie et à l’écriture depuis 2005, après avoir toujours pratiqué
en amateur, parallèlement à une vie professionnelle largement orientée par mon parcours académique.
Le quotidien, le temps qui passe ont toujours été les sources de mon inspiration, et l’appareil photographique
s’est progressivement imposé à moi comme instrument de recherche et de connaissance de mon
environnement, tant dans les villes que dans la campagne où j’ai désormais le bonheur de vivre.
De « rat des villes », existence liée à mon activité professionnelle antérieure, je suis effectivement devenue
peu à peu « rat des champs »...Je prends désormais le temps de savourer ma petite « madeleine proustienne
 » , et reste attachée au rapport aux images d’ antant et probablement plus particulièrement aux souvenirs
de mon grand père photographe à Menton dans les années d’après guerre....
J’aime à travailler le rapport à la technique , aux machines, au « labeur » en général, que ce soit à travers
temps ou dans le quotidien des hommes, qu’ils soient agriculteurs, artisans, commerçants, employés du
tertiaire...Quitte à tendre vers une forme d’abstraction, si le « hasard » me donne la chance de capter ce « 
banal » qui peut devenir « étrange » voire proche de l’ « inquiétante étrangeté » chère aux psychanalystes...
« Je ne vois que la photographie qui puisse, autant que le baiser, faire surgir de ce que nous croyons une
chose à aspect défini les cent autres choses qu’elle est tout aussi bien, puisque chacune est relative à une
perspective non moins légitime »…
« Plus simple est leur objet, plus grandes sont les rêveries »
Je privilégie l’instant et le numérique, mais apprécie également de redécouvrir les joies de l’argentique en
laboratoire et retente le travail à la chambre pour reprendre main sur le rapport au temps de la prise de vue.
Et peut être faire un retour vers le passé...

Florence Duarme Blanes : Détail d’un tracteur des années 50

Recherches photographiques et expositions
 2009 : « en mouvement »
 2008 : travaux des champs
 2006 - 2007 : « abécédaire imaginaire » recueil de photographies et textes personnels
 2005 : exposition « Rêveries élémentaires, photos - graphies », Neuville de Poitou :
Mise en images de chacun des quatre éléments chers à la culture occidentale, accompagnée de réflexions
du philosophe, poète et épistémologue Gaston Bachelard. Restait à voyager vers l’Orient pour ajouter le
Métal et remplacer l’Air par le Bois...
 2005 la glace
 2004 : exposition collective« la ville », Conseil général de l’Isere, Grenoble
 2003 : la ville
 2001 : Drôme provençale, Diois
 2000 : Sénégal
 1999 : Martinique
 1998 : Cap vert
 1997 : « nature dans tous ses états » ; « friches industrielles »
 1996 : « la danse » ; « architectures »
1995 : « Paris de nuit » - « traces de rénovation »
1. « La substance est dotée de l’acte de nous toucher. Elle nous touche comme nous la touchons, durement
ou doucement » « La terre et les rêveries de la volonté » – Gaston Bachelard
2 « A la recherche du temps perdu – Du côté de Guermantes » - Proust
3 « La flamme d’une chandelle » - Gaston Bachelard

Luc Moeneclaey

On a beaucoup écrit sur Internet au sujet des photos de Luc Moeneclaey, aussi, je me suis inspiré de différentes
émotions provoquées par ses photos pour tenter de cerner son oeuvre.
Photographe contemplatif, parfois un tantinet surréaliste (Photo 005-00060 MeurtriereSurréaliste), je classerais
plus volontiers Luc Moeneclaey parmi le « Postromantisme » En ce sens qu’il exprime avec sensibilité
et passion la nature, qu’il a l’art de mettre à l’honneur en soulignant le lien ou au contraire la rupture entre
l’homme et son environnement.
Parfois la beauté fait mal. C’est le cas lorsqu’on constate un parfait équilibre entre le degré de technicité et
de sensibilité de certaines images qui en disent long sur son regard et son rapport au monde. Tout en étant
objectives, elles ne peuvent pas dissimuler une grande émotivité.
Luc Moeneclaey a un excellent oeil de photographe qui ne doit pas aimer que le hasard prenne trop de
place, si la scène est cadrée dès la prise de vue, le travail est soigné. Les retouches à peines perceptibles
apportent ce rien de plus qui en dit long. Il a un autre regard qui fait qu’on ne dit pas : « Ah oui, encore ! ».
Pourquoi sommes nous parfois troublés en admirant ces photos ? Est-ce cette trace de clair-obscur, cette
abondance ou absence de ciel, est-ce le fait d’un tableau dépouillé mais riche en impressions ? Car il s’agit
bien de tableaux quand le résultat se situe à mi chemin entre la photo et la peinture.
Il est aisé d’entrer dans son univers graphique et de se laisser séduire par la lumière, les couleurs et l’ambiance
qui s’en dégagent. On s’y sent chez soi. Regardant ce qu’il saisi, on redécouvre la beauté et le rêve.
Ses photos ouvrent de petits coins de nostalgie et pourtant elles sont porteuses d’espoir. Certaines photos
réveillent parfois des pensées sombres comme ces ciels expressifs, mais aussitôt, notre regard est attiré par
la lumière omniprésente soulignant que la vie est à vivre et à ... voir.
Influencé par le pictorialiste « Léonard Misonne » (1870-1943) , pour qui le sujet semble n’être qu’un prétexte
pour une lumière et une atmosphère plus essentielles. Luc Moeneclaey porte une attention particulière
aux lumières claires et fraîches de l’aube ou celles chaudes et douces d’une fin de journée ou encore
celles tamisées et lourdes d’un orage. Il en restitue à chaque fois l’atmosphère particulière. Les couleurs
sont naturellement discrètes et douces et soulignent la spécificité de ces éclairages naturels qu’il semble
préférer aux couleurs extravagantes ou aux effets de choc banalisés. Autre particularité, toutes ses photos
sont signées de son nom mais également d’une pomme le plus souvent discrètement posée dans le paysage.
Florent Pasquet.

Luc Moeneclaey : Champs, une heure après la moisso. Laguépie (Tarn)

Michel Séméniako

Michel Séméniako, photographe, né en 1944 à Annecy, vit et travaille en région parisienne.
L’oeuvre de Michel Séméniako s’inscrit dans une double articulation. Depuis 1980 il photographie
de nuit paysages, architectures et objets. Il privilégie les lieux de mémoire sur lesquels il intervient
à l’aide de faisceaux lumineux. Pratiquant des temps d’exposition très longs, il se déplace, sans
jamais apparaître, dans l’espace photographié qu’il éclaire à la torche électrique.
En redessinant des contours fictifs, en multipliant les directions d’ombre et de lumière, il sculpte
des volumes qui transposent les objets et les paysages dans un univers onirique où les frontières
entre visible et invisible, réel et imaginaire s’entremêlent. Dans sa série « Exil », il met en scène des
personnages dans des décors nocturnes.
Son deuxième axe de recherche est d’inspiration sociale. Il s’interroge sur le tissu social et plus
spécifiquement sur la relation entre identité et altérité. Pour cela, il a réalisé plusieurs séries de
« photographies négociées » où le sujet photographié participe activement à la création de l’image
autour d’une proposition avancée par Michel Séméniako et devient ainsi co-auteur des images
produites.
Les tirages couleur sont réalisés par l’auteur en impressions numériques aux encres pigmentaires
sur du papier pur coton 305gr (la conservation est attestée supérieure en durée à un tirage sur
papier photo dit « C. print »). Le format est de 55 x 80 cm, le tirage est limité à cinq exemplaires
auquel s’ajoute un exemplaire unique en format 100 x 150cm. Tous formats confondus, le tirage
est donc de six exemplaires.
Michel Séméniako est représenté par la galerie Franck Lefeuvre, Paris

Michel Séméniako : Ferme en Picardie

Informations pratiques :

Musée de la photographie André Villers
Porte Sarrazine - 06250 Mougins
Tel : 04 93 75 85 67
[email protected]
Ouvert du mardi au dimanche
Entrée libre www.mougins.fr

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