Même si on a découvert ses lois physiques et chimiques de la couleur, elle reste mystérieuse, attachée à la sensibilité et à la culture visuelle de chacun. Au delà des rapports de complémentaires ou des contrastes, elle demeure énigmatique et nécessite un apprentissage qui se fait dès l’enfance. L’œil, le regard doivent se former, on a l’habitude de parler de « malentendu » mais pas de « mal regardé »…
Rendre compte de la beauté du monde par la couleur a été et reste un enjeu pour les peintres.
C’est ce qui intéresse particulièrement Hatsuo Adachihara, un photographe japonais qui vit à Nice depuis près de vingt ans. Ses yeux se sont habitués à la lumière, aux couleurs de la ville et de la région qu’il parcourt inlassablement à la recherche de paysages inspirants.
Ses photographies exposées à la Galerie Rabelais rendent comptent de son regard pénétrant et apaisé sur la Promenade des Anglais, les rues du vieux Nice ou le château se détachant sous des ciels remarquables. Elles nous amènent à les redécouvrir différemment, comme allégés, simplifiés, épurés et baignés de couleurs intenses.
Les « visions » de Hatsuo apparaissent presque oniriques, comme cette silhouette d’homme sur la Promenade qui regarde la mer.
Il vient de pleuvoir, les flaques d’eau reflètent un ciel troublé. Dans ce paysage, la terre, la mer et le ciel se mêlent dans un maelström de couleurs, avec la silhouette de l’homme comme unique point de repère pour donner du sens à l’ensemble.
Prendre en photo des « choses belles » est devenu pour Hatsuo une mission, une manière d’appréhender le monde afin d’y découvrir son harmonie intime et mystérieuse. Pour cela, il créé un au delà de la prise de vue, il accentue certaines couleurs, les confronte, les fait vibrer, remonte les noirs profonds dans une alchimie qui exprime sa vision subjective.
Chacune de ses photos raconte une « Nice en couleurs » charmante et intime comme traduite dans une langue inconnue.
À découvrir à la Librairie Rabelais 4 rue Defly à Nice (infos : 07 82 61 96 81).