Architecte paysagiste, Olivier Robert s’est pris d’intérêt pour la culture asiatique à l’occasion d’un premier voyage effectué dans cette région du monde à l’adolescence, il y a une trentaine d’années.
Une passion qu’il a développée concomitamment avec celle de la photographie. Il a longtemps travaillé sur le paysage traité de façon minimaliste en pose longue, autour du lac Léman où il vit, pour en saisir la délicatesse des lumières, toujours traduite en noir et blanc, d’abord en argentique et maintenant en numérique avec un appareil moyen format.
Pour explorer le pays du soleil levant, il ne pouvait trouver meilleure guide et
ambassadrice que son épouse japonaise. Dans l’univers secret de recueillement entretenu par les moines, elle a réussi à lui faire ouvrir les portes de monastères pour y réaliser des photos dont quelques-unes sont présentées actuellement au Musée des Arts Asiatiques de Nice.
Immortalité, spiritualité
Ces dix dernières années, Olivier Robert a parcouru de long en large les quarante-sept préfectures de l’archipel pour saisir l’influence de l’homme sur les paysages. Il a sélectionné des vues de portes torii associées à la religion shinto qui ouvrent l’esprit sur d’autres mondes et sur la méditation. Il a saisi l’immobilité des célèbres rochers de Meteo Iwa reliés par une corde, et des arbres aux silhouettes étranges qui dessinent dans le ciel des lignes à la fois légères et complexes.
Il s’est aussi intéressé à la statuaire des lieux saints ou improbables, comme cette grotte ouverte à tous vents, dans laquelle un moine a sculpté une divinité au VIIIème siècle et qui est toujours en place...
Ses photos, toutes de format carré, sont davantage impressionnistes que documentaires. S’en émane un calme, une notion d’immortalité et de spiritualité. Une invitation au voyage, qui donne une furieuse envie de découvrir ce Japon si lointain, si complexe et si attirant.
- Des papiers omikuji (porte chance). (AC)