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EXPOSITION TEMPORAIRE : Chroniques Russes - NICE Théâtre de la Photographie et de l’Image – Nice du Du 15 octobre 2010 au 16 janvier 2011

A l’occasion de l’année France-Russie, le Théâtre de la Photographie et de l’Image vous invite à découvrir l’exposition « Chroniques Russes ».

The Great October Celebration, 1992 © Galina Moskaleva CNAP / ministère de la Culture et de la Communication - Paris

Vécu comme un véritable bouleversement, l’éclatement de l’Union Soviétique a provoqué un incroyable élan créatif.
Cette exposition met en scène des artistes contemporains, observateurs attentifs, chroniqueurs talentueux, de cette situation ambigüe qui associe la nostalgie de la grande Russie, une formidable énergie créatrice, et une irruption tout aussi rapide des codes de la mondialisation.

A mi-chemin entre le baroque, le constructivisme et la réalité documentaire, la photographie russe contemporaine s’avère riche de ces influences diverses.

Monroe se travestit, Irina Polin énumère, dans des constructions improbables, les multiples bibelots russes. Orlov lui, retravaille des photographies historiques du patrimoine national. Quant à Chernysheva, il créé lui une série avec des bonnets en laine.

L’énergie et la disparité créatrice de ces œuvres ne portent en elles qu’une seule et même question : celle de l’identité.
Entre nostalgie et renouveau, entre photographie documentaire et art baroque, venez découvrir des artistes-chroniqueurs talentueux et observateurs attentifs de leur siècle.

L’exposition

Une influence politique et sociale

Vécu comme un véritable bouleversement, l’éclatement de l’Union Soviétique a provoqué un incroyable élan créatif mêlant ironie, nostalgie, critique et réflexion, alors que s’instaurait dans le même temps un questionnement tout aussi prégnant sur les notions d’identité, d’histoire et de territoire.

La Russie composée d’ethnies, de cultures et de religions tout aussi variées que disparates, a trouvé avec ses artistes contemporains des observateurs attentifs, des chroniqueurs talentueux de cette situation ambigüe qui associe la nostalgie de la Grande Russie, une formidable énergie créatrice et une irruption tout aussi rapide des codes de la mondialisation.

L’esthétique du réalisme socialiste

Si la photographie documentaire demeure toujours aussi vivante pour décrire la société russe, et Sergueï Maximishin en est un parfait exemple, les artistes plasticiens ne sont pas en reste. Usant d’éléments du quotidien comme Olga Chernysheva avec sa série des bonnets en laine, ou Anton Olshvang qui énonce le groupe sanguin de ses modèles sur leur robe de chambre au tissu caucasien , ou du travestissement à l’exemple de Monroe et du groupe AES + F, nombreux sont les artistes qui s’interrogent sur leur identité et leur citoyenneté.

Ils vont tout d’abord avouer volontiers se préoccuper des « missing images », ces images manquantes de leur Histoire, que le pouvoir politique leur a confisquées. Aussi, voit-on apparaître des artistes, à l’exemple de Boris Mikhailov ou Galina Moskaleva, qui vont reconstruire le chaînon manquant de leur passé ou de l’histoire collective.

Leur culture, très présente dans leurs oeuvres, transparaît au titre de la citation comme Monroe travestie en Dostoïevski ou en Charlot, ou Igor Makarevitch qui ressuscite le personnage de Buratino, le jumeau russe de Pinocchio, tandis que la jeune Irina Polin énumère, en des constructions improbables, les multiples et surabondants bibelots russes.

Houses dresses, Blood Type, 1999/2002 © Anton Olshvang CNAP / ministère de la Culture et de la Communication - Paris

Les traces de l’Histoire ressurgissent tout aussi souvent avec Boris Orlov qui retravaille, en les peignant, des photographies historiques qui appartiennent au patrimoine national.

Ilia Piganov parodiant un travail d’inventaire et de catalo-gage, photographie des objets les plus ordinaires de la vie comme les humbles trésors d’une collectivité qui y a successivement déposé ses souvenirs, ses souffrances et son histoire.

Une représentation de la nature et du paysage

Par ailleurs, la représentation de la nature et celle du paysage traversent comme une constante, l’histoire de la photographie russe. Aussi, n’est-ce pas étonnant de retrouver cette préoccupation chez Alexandre Victorov, photographe trop tôt disparu, qui a fait de la nature son terrain d’expérimentation des formes visuelles. De même, Alexey Titarenko décrit-il avec l’œil nostalgique du poète, dans le silence d’une image où les rares personnages sont noyés dans la brume ou la neige, une ville fantôme héritière d’un passé de légende.

Une critique de la nature humaine

Si Francisco Infante Arana peut être considéré comme l’un des représentants majeurs du land art, son projet de reconstruction du ciel étoilé peut se décrire comme une tentative désespérée de remettre de l’ordre, tel un démiurge, dans une nature malmenée mais aussi dans une société socialiste devenue oppressante.

Oleg Kulik aime la provocation. Ses actions charnelles, agressives et spectaculaires s’opposent au caractère intellectuel et confidentiel des actions conceptuelles. Sa quête tolstoïenne d’une harmonie perdue et d’un dépassement de l’opposition entre l’art et la vie entre en résonance avec une époque à la recherche de valeurs authentiques et russes.

A mi-chemin entre le baroque, le constructivisme et la réalité documentaire, la photographie russe contemporaine s’avère riche de ces influences diverses.

The Church © Oleg Kulik Courtesy XL Gallery

 Agnès de Gouvion Saint-Cyr
Commissaire d’exposition

Les artistes exposés

  Collectif AES + F
  Olga Chernysheva
  Francisco Infante Arana
  Oleg Kulik
  Igor Makarevich
  Sergueï Maximishin
  Boris Mikhailov
  Vladislav Monroe
  Galina Moskaleva
  Anton Olshvang
  Boris Orlov
  Ilia Piganov
  Irina Polin
  Alexey Titarenko
  Alexandre Victorov

http://www.tpi-nice.org/

Artiste(s)