Prix des organisateurs attribué à Christiane Jadoul
Les trois prix de cette 11e édition mettent deux femmes à l’honneur si Cathi Salerno obtient le prix du Public, Christiane Jadoul cumule l’envié Premier Prix des Organisateurs et le Prix de l’Affiche : son élégante photo annoncera la prochaine édition, donnant rendez-vous aux photographes et visiteurs entre les 18 et 26 novembre 2017. .
Si cette année les femmes sont couronnées, elles ont aussi été plus d’un tiers à accrocher leurs clichés aux cimaises du Palais de l’Europe, et d’année en année leur nombre va croissant.
Dans une longue série Chris Jadoul a soigneusement choisi seulement huit photos. Unité dans l’esthétique et le propos, cadrages impeccables, ces beaux tirages visitent la thématique du portrait volé, dans lesquels la lumière joue le premier rôle. C’est son credo à Chris : « Sans obscurité pas de lumière » peintre à l’origine, elle aura tôt appris juste avec ses brosses à réinventer la lumière. Mais un jour étant parvenue à un degré qu’en véritable artiste elle estime ne pas pouvoir dépasser, s’empare d’un appareil photo, qu’elle ne lâchera plus par la suite. Comme bien des photographes, son outil l’accompagne partout, et son regard déjà exercé par l’apprentissage de la composition, cadre en permanence décline toute la gamme des blancs des noirs et des gris.
Les principes sur lesquels sont fondées ses images ne sont pas sans rappeler ceux de la peinture classique. Netteté des lignes qui traversent les plans, les dessins des plis d’un vêtement, expression fugitive sur un visage, rayon de soleil dans une fissure, geste suspendu d’ange dépourvus d’ailes. Qu’une jeune femme soit plongée dans l’étude d’une brochure, consulte son portable, de dos en train de prendre une photo, ces attitudes, pour contemporaines qu’elles soient, sont intemporelles. La lumière glisse sur un pied de table et le long d’un bras, souligne le chambranle d’une porte, coule le long des arcades d’une rue en Arles, elle architecture la photo, mais aussi tient lieu de deuxième cadre au modèle, en exerce une mise en abîme pour le spectateur qui regarde, pour un instant de pause méditative.
Tous les photographes savent, et ils sont bien embêtés, qu’on ne peut plus à notre époque photographier les gens dans la rue sans leur accord, il faut respecter leur droit à l’image, Chris détourne la règle et photographie ses modèles à leur insu au moment où ils s’abstraient du monde réel, c’est sa façon de ne pas mentir, dans son indiscrétion elle ne dévoile aucun secret, mais trouve le moyen de montrer le secret, de dévoiler une intimité dans le décor ordinaire d’une rue, d’une échoppe, d’une porte cochère.
Kathlen PaszKier photographie La Pointe Courte à Sète.
Barques, cordages, et baraques semblant flotter sur l’eau, on est dans des lieux ignorés des touristes, seulement façonnés par le travail des pêcheurs, on ne se croit plus en France, dans ses photos l’homme est absent mais on sent sa forte présence.
Semblable démarche pour Pascal Kempemar cependant le photographe présente des photos post-industrielles…
Il a pu pénétrer dans une papeterie désaffectée, témoignage du déclin du travail ouvrier, d’une industrie révolue. C’est un type d’architecture où la couleur jouait un rôle utilitaire, où l’espace a son sens, il émane de ces locaux désertés par l’homme une poésie et une lumière qui suscite la nostalgie, et qui a fait dire aux ouvriers qui ont vu les photos « comme notre usine était belle ! ».
Tous deux viennent de la région parisienne.
Michelle Musard, une des co-fondatrice de Photo Menton adore les jeux d’ombres et des photos d’architecture.
Cette année elle présente des « photos-graphiques » quasiment abstraites, elle a déjà une idée précise de son prochain travail… Rendez-vous en 2017.