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Fin de cet événement Mai 2017 - Date du 10 mai 2017 au 16 mai 2017

Rigoletto à l’Opéra de Nice

L’Opéra de Nice propose dès ce soir et jusqu’au 16 mai sa nouvelle Production Rigoletto, Opéra en trois actes et quatre tableaux sur un livret de Francesco Maria Piave, d’après Le Roi s’amuse, pièce de Victor Hugo (drame romantique en 5 actes et en vers).

Tandis que l’orchestre, sous la direction de Roland Böer, interprète l’ouverture de l’opéra, le spectateur est face à un lugubre mur noir couvert de graffitis sur lequel est écrit « Rigoletto » de diverses façons, pour bien persuader qu’il s’agit de l’opéra de Verdi.

D’après le drame historique de Victor Hugo, « Le Roi s’amuse », il est le premier opéra de la fameuse « trilogie » complétée par « Le Trouvère » et « La Traviata ». D’autre part, il déplace le centre traditionnel du mélodrame du seigneur au bouffon grotesque et difforme, et changeant le Roi en Duc pour être conforme à la censure de Venise qui n’autorisait pas qu’on porte atteinte à un personnage royal.

Le rideau se lève sur le magnifique salon du Duc de Mantoue où une fête bat son plein. Certains hommes portent des masques d’oiseaux de proie et les femmes (des danseuses) des cerceaux de robes d’époque. L’ambiance est libertine, tandis que le Duc, jouisseur impudent, cherche à séduire l’épouse d’un de ses courtisans, ridiculisé par les propos moqueurs de Rigoletto. Jusqu’à ce qu’une malédiction soit lancée contre le bouffon terrifié par un père humilié du déshonneur de sa fille dont le Duc a abusé.

Rigoletto, à la fois odieux et pitoyable, sert de fil conducteur à l’opéra.

L’infortuné bossu, pris au piège de ses propres railleries, est un des personnages les plus poignants de Verdi lors du meurtre de sa propre enfant chérie, la pure Gilda.
Bouffon de cour en public, père possessif en privé, le Rigoletto de Verdi passe du rire aux larmes, du vice à la vertu. Il applaudit cyniquement aux frasques sexuelles de son maître. Aussi, les courtisans du duc de Mantoue vont-ils s’acharner sur lui. Croyant enlever celle qu’ils supposent être la maîtresse du bouffon, sa fille Gilda est kidnappée par les hommes de cour et livrée aux griffes de leur maître prédateur. La plaisanterie tournera en tragédie lorsque la vengeance de Rigoletto s’en mêlera. Il comprendra alors, atterré et en larmes, que la malédiction est accomplie et qu’il est trop tard pour demander pardon.
Rarement, chez Verdi, action aura été menée à un tel rythme délaissant l’alternance airs/récitatifs pour des duos nerveux, des scènes psychologiques intenses. L’opéra est construit tambour battant sur une succession de grands airs, de duos et de choeurs (uniquement masculins) tout en allitérations sonores que clame une bande de malfrats qui trottent sur la pointe des pieds, ou, lorsqu’ils enlèvent Gilda, en chantant de furtifs « zitti, zitti ». La rythmique se moule dans une sorte de claudication charriant celle du pauvre Rigoletto, bossu et boiteux.

Le spectacle, mis en scène par Ezio Toffolutti – qui signe également décors, costumes et lumières –, alterne fête luxueuse et cruauté nocturne, lorsque, pris au piège de sa vengeance, Rigoletto s’effondre sur le corps de sa fille mourante.

Alors tous deux chantent dans la nuit un des plus beaux duos de l’oeuvre. Une fois le rideau tombé, des notes poignantes nous poursuivent sur le mot « pitié » imploré par Rigoletto.
Tous les chanteurs sont formidables. Citons les magnifiques voix du ténor Jesùs Leon interprète du Duc de Mantoue - impeccable dans son air très célèbre « Comme la plume au vent, la femme est volage... » - et celle du baryton Federico Longhi en émouvant Rigoletto. Mais la voix, qui a enthousiasmé au maximum et a provoqué le plus de « hourrahs » du public, est celle de Mihaela Marcu. Cette jeune soprano vocalise avec une solidité n’offrant aucune fêlure à son emploi de jouvencelle au gosier ailé. La souplesse du phrasé, la tessiture ample, le timbre pur et aérien ont ravi le public de l’Opéra de Nice.
Caroline Boudet-Lefort

RIGOLETTO

Opéra en 3 actes de Giuseppe Verdi
10 mai 2017 à 20:00
12 mai 2017 à 20:00
14 mai 2017 à 15:00
16 mai 2017 à 20:00
Pour réserver cliquez ici

Photo de Une : DR Opéra de Nice

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