Mais parlons d’abord de la saison lyrique à l’Opéra.
Il faut patienter jusqu’en novembre pour découvrir une exceptionnelle co-production avec l’Opéra de Tours, André Chénier, avec le ténor Luciano Ganci, sous la direction de György G. Rath. Cette fresque grandiose d’Umberto Giordano se déroule dans l’atmosphère exaltée de la Révolution Française, à laquelle participe le poète André Chénier, avant d’en être la victime.
Après les mises en scène des « Noces de Figaro » et « Don Juan », Daniel Benoin clôt sa trilogie des opéras de Mozart et de son librettiste Da Ponte, avec Cosi Fan Tutte, dans une co-production avec Anthéa dont il est le directeur. Cette oeuvre parle de l’infidélité féminine, en posant des questions d’actualité : qu’est-ce qu’être une femme ou un homme dans la société d’aujourd’hui ? qu’est-ce qu’être un couple ? interroge Daniel Benoin qui, pour la distribution, a choisi de jeunes chanteurs à découvrir.
Adapté d’une nouvelle de Pouchkine, La Dame de Pique de Tchaïkovski est par excellence un opéra russe sur l’amour impossible. Le rôle du ténor sera tenu par Oleg Dolgov, une star du Théâtre du Bolchoï, tandis que la mise en scène d’Olivier Py met en valeur la fièvre du jeu et de l’amour dans une atmosphère crépusculaire. Cette oeuvre dramatique est co-produite par quatre Opéras de la région Sud : Nice, Avignon, Marseille et Toulon.
Commandé à Lully par le Roi Soleil pour témoigner de ses liens avec le pouvoir, Phaéton est une oeuvre baroque jamais donnée à Nice. Inspiré des « Métamorphoses » d’Ovide, cet opéra sera mis en scène par Eric Oberdorff et dirigé par la baguette de Jérôme Correas.
En 1835, Donizetti a composé en six semaines Lucia di Lammermoor, afin de sauver l’Opéra de Naples de la faillite. En adaptant un roman de Walter Scott, il a écrit un des plus romantiques opéras avec des airs inoubliables. La célèbre soprano Kathryn Lewek interprétera le rôle mythique de cette amoureuse jusqu’à la folie dans ce drame tragique inspiré par des faits réels.
Outre cette brillante saison lyrique, l’Opéra de Nice propose des événements exceptionnels
Avec des concerts très attendus, parmi lesquels les venues de la prodigieuse pianiste Hélène Grimaud (26 et 27 septembre), de l’extraordinaire pianiste Nicolas Bringuier pour un seul concert en matinée le dimanche 26 janvier et de l’époustouflant virtuose du violon Renaud Capuçon (19 et 20 juin), tous trois sous la direction de Lionel Bringuier.
Quelques prestigieux concerts symphoniques sous la baguette de György G. Rath parmi lesquels « West Side Story » de Leonard Bernstein, avec le choeur de l’Opéra de Nice toujours dirigé par Giulio Magnanini (début juin) et une soirée « Quatre saisons pour un tango » mêlant la musique de Vivaldi à celle d’Astor Piazzolla et de Konstantin Boyarski.
La programmation s’étend au-delà de l’Opéra avec des concerts de petites formations dans plusieurs églises de Nice et de la Musique de Chambre dans divers lieux de la ville : le Musée Chagall, l’Hôtel Royal, le Palais Lascaris, Acropolis, ...
Pour la première fois cette année, sont programmés, le dimanche après-midi (en octobre, avril et juin), des Opéras de chambre : La Coquette trompée d’Antoine Dauvergne, L’enfant et les sortilèges de Maurice Ravel et Au Chat Noir de Joseph Kosma. Une nouveauté qui devrait remporter un grand succès !
Encore une nouveauté : des spectacles pour enfants dès 3 ans avec « Opéra minuscule » pour guider les premiers pas en musique et familiariser les oreilles des tout-petits à divers instruments : la harpe, le hautbois, le violon, le tuba et les percussions.
Ces instants viendront s’ajouter le dimanche matin aux « Concerts en famille » à l’intention d’un jeune public qui, dès l’âge de 7 ans, pourra se réjouir avec « Le Singe d’une nuit d’été » de Gaston Serpette et « Pomme d’Api » d’Offenbach.
Comme chaque année, l’Opéra de Nice accueillera sur sa scène le Festival d’opérettes pour sa 18ème édition. Au programme, en septembre, La Cage aux folles, une comédie musicale de Jerry Herman d’après la fameuse pièce de Jean Poiret. Et en novembre, à l’occasion du bicentenaire de la naissance d’Offenbach, La Vie parisienne s’annonce comme un pétillant moment de joie et de plaisir sur une société vouée au paraître.
Enfin, last but not least, la danse !
Toujours sous la direction artistique d’Eric Vu-an, le programme s’annonce très diversifié. A la reprise de Cassandra en septembre au Théâtre de Verdure, s’ajoute en octobre Démons et Merveilles, inspiré par le film « Les Visiteurs du soir » afin de marquer le centenaire des Studios de la Victorine, une chorégraphie de Roland Petit Le Rendez-vous, en hommage à Joseph Kosma, mort il y a tout juste cinquante ans et Vespertine dont la musique de Corelli, arrangée par Eike Bjarte, devrait donner des ailes aux danseurs... et aux spectateurs.
Pour les fêtes de fin d’année, une chorégraphie de Jérôme Robbins sur une musique de Ravel « En sol » et au même programme un ballet du merveilleux Gene Kelly « Pas de Dieux », mis en musique par George Gershwin.
En avril, ce sera la reprise de ballets déjà présentés et qu’on a toujours plaisir à revoir : Allegro Brillante de Balanchine, Oceana de Lucinda Childs et le Ballet de Faust créé l’an dernier par Eric Vu-An. La saison se terminera dans le superbe cadre des Arènes de Cimiez avec 5 Tangos sur une musique d’Astor Piazzolla, En sol également programmé en décembre et Le Ballet de Faust qu’on a pu admirer l’an dernier.
Tandis que l’annonce de la nomination du nouveau directeur de l’Opéra est attendue prochainement, toute une équipe travaille avec assiduité pour que les 160 levers de rideaux aient bien lieu à l’heure prévue.
Reste au public de se réjouir déjà de ces divers moments de plaisir qui lui sont proposés.
Une belle saison s’annonce !
Caroline Boudet-Lefort