Hier, l’accordéoniste imposait sa grammaire composée de jazz, de musiques brésiliennes, argentines, et françaises.
Aujourd’hui il va plus loin, affine le timbre de son instrument, un Pigini, dont il a suivi la fabrication. Un accordéon « clair, limpide, chaud et précis ».
Ses complices de la Belle Chose (son dernier opus) le bassiste Natalino Neto, le guitariste Nelson Veras, le batteur Zaza Desiderio s’entendent sur onze compositions, sauf… une reprise d’un classique du musette, la valse « Indifférence », titre fort de cet enregistrement. Comme un retour vers le futur, le tube se trouve déstructuré, ré-harmonisé, et métissé de couleurs afro.
On ignore où Frédéric puise ses racines, sans doute au ciel pour une bonne partie. Mais il s’appuie beaucoup sur l’inspiration de musiciens auxquels il laisse toute la liberté possible.
Nelson Veras dira : « plus on joue, plus c’est ouvert » et « on prend de plus en plus de risques ».
Mais la bonne nouvelle, c’est que l’accordéoniste ait fait le choix de modifier son rapport à l’instrument, en travaillant l’épure, car comme dans la phrase célèbre, s’il y avait : « trop de notes » (cher Mozart) cette fois, il n’y en n’a plus une seule en excès. Sont privilégiés « les couleurs, les espaces, les silences » et « un maximum de groove ».
Cette musique est originale, dans le plus large sens du terme, en tout cas elle nous souffle quelque chose à l’oreille…
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