19 septembre 1875. Après une courte vie de deux jours, Josefa, la fille d’Antonín Dvo ?ák, meurt.
Quelques mois plus tard, toujours écrasé par la douleur, Antonín Dvo ?ák commence la composition d’un Stabat mater, sa première œuvre basée sur un texte religieux, comme pour déporter son chagrin, concentrer son esprit sur un travail.
Par la voix de la Vierge Marie, mère idéale et inaccessible pleurant son fils au pied de la croix, il donne la parole à son épouse, puis à lui même, sans tenter la consolation. Il achève la composition de cette œuvre dense et poignante, première version d’une grande précision d’écriture, sans qu’elle ne soit donnée en concert.
Un an après, Antonín Dvo ?ák a perdu Ruzena et Otokar, deux autres de ses enfants. Il reprend alors la composition du Stabat Mater déjà achevé mais laissé de côté l’année précédente. Il compose trois nouveaux mouvements, modifie parfois fortement les mouvements existants, et ajoute une orchestration.
23 décembre 1880. Cette nouvelle version orchestrale est crée à Prague et marque immédiatement le début d’une série de grands succès internationaux.
2004. Après des années d’oubli, la partition de la version originale de 1876 est retrouvée dans une collection privée et éditée.
14 avril 2012. Solisti Vocalis vous apporte l’occasion de découvrir une œuvre dans sa version première, épurée.
Cette version accompagnée au piano seul et avec un effectif réduit nous fait entendre l’inexprimable drame de la perte d’un enfant dans son expressivité et son émotion la plus directe et intime.
* Le programme du concert est complété par les Chants Folkloriques Slovaques de Béla Bartók
Distribution
– Oriane Pons, Soprano lyrique
– Eugénie Danglade, Mezzo-soprano
– Patrick Garayt, Ténor
– Bernard Imbert, Basse
– Régine Capelle, Pianiste
– Alain Joutard, Direction