Futurs antérieurs
Malgré les restrictions budgétaires, le programme de cette année est cependant fort tentant avec l’accueil de compositeurs et d’artistes de par le monde, jusqu’en Chine, pays invité d’honneur de l’année.
En annonçant d’emblée que le futur antérieur est « un fait considéré comme accompli dans le futur de manière certaine », les organisateurs présument d’un franc succès à une manifestation toujours programmée avec une exigence absolue par François Paris, le directeur du CIRM (Centre International de Création Musicale). Fondé en 1967 par le compositeur Jean-Etienne Marie, le CIRM propose de diffuser et de promouvoir le répertoire de la musique contemporaine en déployant de multiples activités. De plus, il accueille des compositeurs en résidence, afin que leurs oeuvres puissent être présentées, chaque automne, à un large public dans le cadre des MANCA.
En effet, les MANCA célèbrent la créativité et donnent à entendre ce qui se fait de plus excitant aux quatre coins de la planète, avec une exceptionnelle variété de l’univers contemporain, artistique et musical.
Conférences, concerts, ballets, installations sonores, rencontres permettent de découvrir les recherches et les expérimentations musicales en nouvelles technologies.
Cette année, du 17 au 30 novembre, le Festival se déroulera un peu partout à Nice et jusqu’au Théâtre de Grasse qui permettra de découvrir « Quid sit musicus ? ».
Un concert multimédia pour lequel Philippe Leroux a orienté l’informatique musicale dans le sillage de Guillaume de Machaut. Lors du concert, l’ensemble vocal de Rachid Safir chantera un extrait de manuscrit du XIVe siècle qui devient la base d’une production sonore et la composition d’une nouvelle oeuvre intégrant de nouvelles technologies.
Mais tout d’abord, le premier rendez-vous sera au Conservatoire de Nice, avec un récital de piano (avec ou sans électronique) par Mark Foster.
Dans le même lieu, se déroulera une matinée musicale où convient Michel Lethiec (clarinette), Stefanos Thomopoulos (piano) et Régis Famelart (vibraphone) pour écouter une oeuvre méditative du XXIe siècle tantôt avec des nuances orientales, tantôt free jazz ou encore musique populaire.
A la Villa Arson, dans une ambiance totalement différente, le poète musicien Ghédalia Tazartès prouvera que sa voix, accompagnée de montages sonores, peut être un orchestre à elle seule en se transformant en voix d’enfant, de femme, de vieillard, de chamane...
Toujours à la Villa Arson, « Transistor », issu de la rencontre du performer électronique Franck Vigroux avec le chanteur new-yorkais Ben Miller, figure du noise punk.
Au Théâtre de la Photographie et de l’image, l’Ensemble Accroche Note proposera la création mondiale d’une avalanche de sons dispersés, regroupés ou éclatés du compositeur turc Mahir Cetiz.
Et au Théâtre National de Nice, un spectacle chorégraphique de Michèle Noiret « Solo de Stockhausen » sera précédé par l’Ensemble Itinéraire, également sur scène pour le ballet.
L’Opéra de Nice accueillera le concert exceptionnel, attendu avec impatience, de l’Ensemble Intercontemporain fondé en 1976 par Pierre Boulez.
Pour sa première venue à Nice, des oeuvres de Ligeti, Tristan Murail et Yann Robin seront dirigées par Bruno Mantovani. Egalement à l’Opéra, un concert symphonique par l’Orchestre Philharmonique de Nice où, après une oeuvre rarement programmée de Messiaen, des instrumentistes chinois vont dialoguer avec l’orchestre pour la création française d’un concerto de Ye Guohui.
Avant ce concert, dans le Foyer de l’Opéra, ces mêmes solistes chinoises, portant le costume de la dynastie des Tang, interpréteront l’air « Jiu Hu Zi » avec des instruments de leur pays.