Le mot "extraordinaire" est souvent galvaudé. Pourtant, il s’applique parfaitement pour qualifier l’orchestre que le 33ème Printemps des Arts de Monte Carlo s’apprête à recevoir.
On ne veut parler ici ni du Philharmonique de Nice, ni du Symphonique de la radio de Francfort, ni de l’Orchestre des Siècles. Pas plus du Philarmonique de Monte-Carlo, mais d’une formation improbable venue de Kinshasa au Congo, uniquement composée de musiciens amateurs qui, dans le "civil", sont chauffeur de taxi, coiffeur, couturière...
Dans une région où sévit une extrême pauvreté, travaillant sur des instruments qu’ils fabriquent parfois eux-mêmes, ils composent le seul orchestre en activité en Afrique noire. Ils sont de retour au Printemps des Arts, après un premier passage il y a quatre ans.
"Pour la plupart d’entre eux, c’était la première fois qu’ils prenaient l’avion et qu’ils sortaient du Congo" raconte Marc Monnet, directeur artistique du Festival. "Ils ont pu jouer avec le Philharmonique de Monte-Carlo, ce fut pour eux et pour les musiciens professionnels une expérience riche, exaltante".
L’aide du Festival
Ce premier concert hors d’Afrique leur a ouvert des portes : ils ont depuis été invités sur des scènes prestigieuses en Angleterre, aux États-Unis et en Allemagne. Une reconnaissance méritée, des expériences qui permettent à ces hommes et ces femmes de progresser et, de retour au pays, de faire vivre la "grande" musique pour un public qui la découvre grâce à eux.
"Le Festival apporte son aide. Des luthiers monégasques et niçois forment bénévolement un luthier congolais, le chef des chœurs de l’Opéra fait répéter les choristes africains. S.A.S. la Princesse Caroline de Hanovre a offert une harpe" poursuit Marc Monnet.
Une belle histoire, un partage artistique et humain. Pour le Printemps des Arts, ils vont se produire avec le Philharmonique de Monte-Carlo !
S’il n’est évidemment pas le meilleur, cet orchestre de Kinshasa est sans aucun doute celui qui a le plus de mérite.
Il faut continuer à le soutenir. Et pour cela, commençons par aller l’écouter...