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Fin de cet événement Juillet 2017 - Date du 14 juillet 2017 au 23 juillet 2017

Juan éternellement Jazz !

« Qui sait où commence et finit le jazz ? », faisait déjà remarquer Duke Ellington. Swing, be-bop ou post-bop, gospel ou roots, New Orleans, swing, blues, latin, bossa, soul, funk ou rock, nu, acid, trip hop ; africain, européen, asiatique ou américain...
Jazz à Juan, depuis 1960, c’est l’extension du domaine du choix !

Le mot du directeur artistique Jean-René Palacio

"Plus que jamais le jazz s’enrichit de la florissante transmutation des courants qui l’ont parcouru depuis sa naissance. C’est à ce perpétuel devenir que vous invite, cette année encore, le pimpant doyen des festivals de jazz européens, à jamais évolutionniste, puisqu’optimiste, intuitionniste, anticonformiste, avant-gardiste, universaliste, synergiste, culturaliste, environnementaliste, humaniste, intimiste, moderniste, mutationniste, mutualiste, progressiste et rétro-futuriste.
Tout comme l’amour, le jazz ne meurt pas, il se renouvelle, renouvelle les souvenirs qui s’épuisent trop vite et les conjugue au présent. Cette année encore, Jazz à Juan reste à l’écoute de cette perpétuelle renaissance, en accueillant une fois encore des artistes qui, tous, témoignent de l’extraordinaire vitalité d’une musique qui se transfuse et infuse dans tous les genres, redessine lignes et contours, synthétise à merveille
enthousiasmes et contradictions du monde qui nous entoure.
Tant il est vrai que l’épopée du jazz s’articule autour de valeurs fondamentales et humanistes universelles qui sont gages de son avenir. Comme le disait Frank Zappa : Jazz is not dead. It just smells funny " !

Le programme ci-dessous ne viendra pas dire le contraire !!!

ELI DEGIBRI QUARTET
Avec un sens du phrasé incroyable, le saxophoniste israélien Eli Degibri a très vite forcé l’admiration des plus grands. Découvert à dix-neuf ans par Herbie Hancock, qui le sollicite pour rejoindre son sextet et enregistrer Gershwin’s World, Eli Degibri fait pendant plus de deux ans le tour du monde au sein de cette formation, avec laquelle il
enregistre en 2002 le DVD The Jazz Channel Presents Herbie Hancock. Il poursuivra sa route aux côtés du batteur Al Foster, avec lequel il enregistre en 2008
Love, Peace and Jazz en direct du légendaire « Village Vanguard » et apparaît également dans le long métrage de Foster The Paris Concert.
A la tête d’un brillant quartet composé des jeunes et talentueux Gadi Lehavi, Eviatar Slivnik et Or Bareket (bassiste), le saxophoniste revient avec le répertoire de son nouvel album Cliff Hangin’, un titre à la mesure de son lyrisme et de ses prises de risques, illustrant ce vertige qui s’empare du soliste, comme suspendu au-dessus du
vide au moment de jouer, qui fait tout le sel de la musique qu’il nous donne à entendre. Ambassadeur à Juan du « Red Sea Jazz Festival » d’Eilat, Degibri n’a pas renoncé
à s’offrir ce frisson ni à nous le transmettre.

LUDOVIC BEIER Trio FeatURING Gauthier Roubichou & les Faiseurs de son

Parlant de l’accordéon, il aime soutenir que c’est un instrument sur lequel il y a tout à inventer. Assurément, Ludovic Beier est de ceux qui relèvent le défi avec brio, ouvrant largement son horizon musical. Pas de l’accordéon sous prozac : l’accordéoniste n’a pas d’œillères et ne cantonne pas, loin de là, son instrument à un seul registre. Arrangeur, compositeur, ingénieur du son confirmé, reconnu dans le monde pour ses expériences scéniques et ses rencontres prestigieuses, riche de ses collaborations sur le continent américain (James Carter, Toots Thielemans, Herbie Hancock, Melody Gardot...), il se produit régulièrement aux EtatsUnis depuis près d’une décennie. Consécration ultime, une série de concerts triomphale au célèbre club newyorkais « Birdland », temple du jazz planétaire.

FRENCH QUARTER

Voilà ce qui s’appelle un plateau ! Et bien garni, le plateau ! La nouvelle vague du jazz français dans toute sa splendeur, son inventivité, sa fougue, son talent, sa brillance... Songez donc ! La pinède Gould accueille ce soir un octet propre à susciter l’enthousiasme avec la désormais incontournable trompettiste Airelle Besson, les saxophonistes Emile Parisien et Baptiste Herbin, l’accordéoniste Vincent Peirani, le pianiste Thomas Enhco, le bassiste Sylvain Romano, le chanteur Hugh Coltman, la batteuse Anne Paceo, lauréate l’année dernière des Victoires du Jazz sur la scène de la pinède. Lauréats des Victoires du Jazz, ils l’ont d’ailleurs presque tous été ; ou d’autres prix tels ceux de l’Académie du Jazz, « Django Reinhardt », « La Défense »... Sacré kaléidoscope en tout cas de tout ce qui se fait de mieux en la matière ! Tant il est vrai que le jazz français vit actuellement un formidable renouveau. Jamais
la nouvelle scène jazz hexagonale n’aura été aussi créatrice, dynamique et tournée vers le monde. Un concert d’anthologie puisqu’ils nous offrent l’Unique, ce qui fait le charme des grands festivals, une chose jamais vue, jamais entendue pinède Gould : leur rencontre et ce qu’il en advient !

LES BEST OF DU OFF

Près de 100 musiciens dans les rues et sur les places d’Antibes et de Juan-les-Pins, des milliers de spectateurs ne cachant pas leur joie de vivre et de partager le jazz sous toutes ses formes...
Durant cette soirée, dans la droite lignée de la folle parade de Sidney Bechet dans les rues d’Antibes, les jazz, tous les jazz, se répandront et se répondront dans la cité, de la place De-Gaulle à la petite pinède, de la promenade du Soleil au boulevard d’Aguillon.

JOHNNY GALLAGHER AND THE BOXTIE BAND
« Une fusion magique de country, jazz, blues et rock »... Le magazine Time Out London ne cache pas son enthousiasme lorsqu’il évoque la musique de l’irlandais Johnny Gallagher, virtuose de la six cordes, qui fait à l’envi vibrer le public aux sons de sa « Fender telecaster » au vernis usagé, voire disparu, ainsi qu’à celui de son chant, inimitable et expressif, modulant entre dynamisme et douceur, pouvant naître d’un cri
pour se résoudre en bruissement. Mêlant compositions endiablées et reprises arrangées, c’est l’essence même du blues-rock par excellence ! Johnny Gallagher rayonne littéralement sur scène !

TRIO PONTY – LAGRENE – EASTWOOD
Avec eux, pas besoin d’aller chercher la troisième décimale après la virgule ! En trois coups de cuillère à pot, ces trois-là nous emmènent au troisième ciel, échangeant à la vitesse de l’éclair, saisissant la balle au bond, laissant parler leur imagination. Une manière unique de recomposer les couleurs propres à la contrebasse, à la guitare et au violon. Ancré dans un swing acoustique résolument contemporain qui ne se refuse pas quelques incursions plus groovy, virtuose et lyrique, intensément musical, le trio à cordes Ponty, Lagrène, Eastwood constitue l’un des projets musicaux les plus excitants et prometteurs de l’été 2017.

BUDDY GUY
Un certain Jimi Hendrix, alors inconnu, le suivait à la trace avec son magnéto pour l’enregistrer lors de ses concerts et en tirer la substantifique moelle. Né en
1936, Buddy Guy est une légende vivante de la grande période du blues électrique.
En plus d’un demi-siècle de carrière, il a accumulé les
distinctions et reçu moult Grammy Awards, Blues Music Awards et nombreux
autres prix. Vénéré par Eric Clapton, qui voit en lui « le meilleur guitariste de tous les temps », ce Louisianais flamboyant s’est imposé comme l’une des figures dominantes du blues contemporain. Son dernier album Born To Play Guitar s’est classé d’emblée
à la première place des ventes d’albums de Blues. Une nouvelle réussite due en partie aux nombreuses collaborations de qualité
avec, entre autres, Van Morrison, Joss Stone et Billy Gibbons. Enfant, Buddy n’avait peut-être qu’un petit bout de bois avec deux cordes en guise de guitare, mais déjà la passion qui allait l’habiter toute sa vie l’animait. Et le jour où il a branché une vraie six-cordes, il a rapidement ébranlé les fondations du R‘n’B pour créer ce blues unique qui est le sien. Longtemps associé au regretté Junior Wells, il poursuit aujourd’hui une carrière solo sur tous les continents. Son extraordinaire jeu, clair et délié, spontané et flamboyant, associé à une voix sortant de l’ordinaire
et un charisme indéniable, en font un showman exceptionnel et un artiste majeur de l’histoire du blues, qui aime jouer quand le soleil se couche, à l’extérieur, pour voir la foule et vivre sa musique avec elle... À Juan, c’est l’idéal !

LUKE ELLIOT
A la croisée des Lou Reed, Jeff Buckley, Nick Cave et autres Stan Ridgway, Luke Elliot est unique, devenant ce que l’industrie musicale appelle « hype » alors que tout son développement artistique s’apparente à celui des songwriters d’antan, ceux qui ont dédié toute une vie à écrire et façonner leurs chansons : les Leonard Cohen, les Bob Dylan, les Tom Waits. Une voix spéciale, crépusculaire, profonde, un étrange mélange de Johnny Cash et d’Harry Connick Jr, un lumineux « darkcrooner » de la guitare folk en quelque sorte. Auteur, compositeur, interprète (outre la guitare, il joue aussi, et joliment, du piano), sa voix rauque à la Tom Waits chante la mélodie de l’Amérique avec une désinvolture toute particulière ; son regard sombre, ses costumes noirs reprennent les (dress) codes des grands (« Dressed For The Occasion », comme le dit d’ailleurs la pochette de son nouvel opus).

TAJMO : TAJ MAHAL & KEB’ MO’ BAND
Jazz à Juan aurait aussi bien pu s’appeler Blues à Juan, tant la filiation entre ces deux musiques est de toute éternité. Tous deux ont le blues dans le sang, c’est là
qu’ils se sentent en pleine liberté.
Taj Mahal traverse le temps avec une curiosité et un talent qui font de lui un manitou emblématique, une exception culturelle. Il est passé par ici, en lisière du gospel, et le voici par-là, aux confins du reggae. Mais toujours avec le blues chevillé à l’âme et au cœur.
Auteur-compositeur, Keb’ Mo’ chante dans un style contemporain marqué de touches soul et folk, s’accompagnant tout aussi bien à la guitare acoustique qu’à la guitare électrique. Il a cet air nonchalant des grandes stars qui jouent au-dessus de la mêlée. Mais qu’on ne s’y trompe pas, sa musique vous prend aux tripes. Keb’ Mo’ s’illustre également au cinéma, grâce entre autres aux films de Martin Scorsese et Wim Wenders consacrés au blues. Dernier opus : That Hot Pink Blues Album.

TOM JONES
Tom Jones est bien une légende vivante. Un showman icône dont la profession a débuté à l’aube de la musique populaire moderne et dont la carrière d’enregistrement est toujours aussi vitale aujourd’hui. Bien que connu pour ses tubes dont « It’s Not Unusual », « What’s New Pussycat ? », « Thunderball », « Delilah », « I’ll never fall in love again » et « She’s a lady », il est avant tout un artiste véritablement blues et soul dans l’âme. Il a vendu plus de 100 millions d’albums tout au long de sa carrière durant six décennies et à l’âge de 76 ans, il a obtenu ses meilleures critiques pour ses opus les plus récents, « Long Lost Suitcase », « Spirit In The Room » et « Praise & Blame ».
Elu artiste du millénaire par le magazine Rock & Folk, ladies and gentlemen : This is Tom Jones !

WAYNE SHORTER QUARTET

Unanimement considéré comme l’un des deux plus grands saxophonistes vivants avec Sonny Rollins, mais aussi et surtout comme l’un des meilleurs compositeurs de l’histoire du jazz, Wayne Shorter appartient à l’aristocratie de ces rares improvisateurs
qui ont désiré et su graver dans l’inoubliable les traces de l’éternel éphémère.
Saxophoniste légendaire des « Jazz Messengers » dans les 60’s, considéré comme
le disciple à la fois le plus proche et le plus libre de Coltrane, grand manitou de « Weather Report », il a très vite fait figure d’avant-gardiste, assurant en
douceur la transition entre le « hard-bop » et le « free » en devenir.
Avec lui, le jazz est un mouvement perpétuel, brassant furieusement les idées, les concepts, les innovations.

BRANFORD MARSALIS QUARTET, SPECIAL GUEST : KURT ELLING

Adeptes d’un jazz extraverti, swinguant, juvénile et pourtant bien arrimé à la tradition, le saxophoniste de la Nouvelle-Orléans et le chanteur de Chicago étaient faits pour s’entendre. De fait, la conversation qu’ils établissent est d’une profondeur impressionnante. Pas d’esbroufe virtuose de part et d’autre ; juste la musique à l’état pur, l’art de converser et d’improviser… Leurs joutes brillantes, imprévisibles, ardentes, fougueuses ne sont pas sans rappeler les « battles » d’antan, quand la voix au timbre musclé et la sonorité moelleuse du sax se mélangent tout au long d’une interprétation « punchy » et pleine d’humour, d’émotion contenue et de grâce élégante.

20H30 - MACY GRAY
Elle malaxe somptueusement soul, pop et hip-hop, nous laissant estomaqués, médusés, baba quoi, le cœur en vrille et les jambes en vrac. Gamine, chambrée par ses petits camarades sitôt qu’elle ouvrait la bouche, Macy Gray préférait se taire, gardant sa voix dans le refuge de son grand corps étrange. Mais quand elle sort en 1999 On How Life Is, son premier opus, c’est l’énorme carton avec le tube I Try. Grammy Award de la meilleure performance vocale pop, elle fait l’effet d’être « une bonne copine d’Edward aux mains d’argent et de Shrek, beautiful freak ou ange déchu, dont la voix est tout à la fois une anormalité et un sésame pour la gloire ». (Stéphane Deschamps in Les Inrocks). Cette black sculpturale au look exubérant, fifty hippie chic et fifty diva choc, incarnation de femme fataliste à la voix et à la vie éraflées qui captiverait le public même si elle chantait le « Bottin du jazz », est une voix unique, une vraie chanteuse et un bel antidote au « mainstream auto-tuné » de ces dernières années. 25 millions d’albums vendus plus tard, soluble dans la soul, le R‘n’B, la pop et même le hip-hop celle que le saxophoniste David Murray a présentée comme « la première diva avatar du XXIe siècle » assure ! Avec elle, le spectacle est partout, sitôt
qu’elle pose le pied sur scène, où sa voix rauque et unique en son genre accentue le côté sexy et débridé de ses chansons bourrées d’allusions coquines. Pas besoin d’étiquette : son timbre suffit amplement pour allumer le feu dans la foule.

GREGORY PORTER
La plus belle voix du moment est celle d’un homme, coiffé d’un éternel « apple cap », un colosse quadra de près de deux mètres, « gentleman » en costume trois pièces et le cœur sur la main. Gregory Porter, après avoir attendu patiemment son heure de gloire sur les scènes de comédies musicales, s’est imposé en trois ans à la force
d’un timbre exceptionnel hérité de la tradition gospel, tout comme de l’écoute amoureuse de Nat King Cole. Wynton Marsalis est dithyrambique dans sa sobriété bien connue : « Un jeune chanteur fantastique ».
Chacun se souvient de sa superbe prestation l’été 2014 sur la scène de Jazz à Juan, et de son duo inoubliable avec Stevie Wonder. Sa voix, évoquant tout autant les crooners mythiques que les grands interprètes de la soul (Marvin Gaye ou Donny Hathaway), est de celles qui ne s’oublient pas, remplissant l’espace mais dialoguant tout aussi aisément avec les instruments qui l’accompagnent.
D’autant que ce baryton tout en subtilité, doté d’un « Grammy Award » en 2014 avec Liquid Spirit, est aussi un compositeur habile assumant magistralement la jonction entre jazz et soul et se révélant sur scène un remarquable showman, aussi sensible que généreux. Dernier opus : Take Me to the Alley.

HIROMI DUO FEATURING EDMAR CASTANEDA
Fan d’Erroll Garner et d’Oscar Peterson, Hiromi, phénoménale ambidextre chaperonnée par Ahmad Jamal (son mentor) développe une musique brillante « comme une laque noire de Kyushu ». Fascinante et dérangeante, bardée de prix et de récompenses, capable de jouer Mozart ou Rachmaninov à l’envers, comme de rendre visite à Oscar Peterson et Art Tatum en citations météoriques, elle
sait aussi s’abstraire de son exceptionnelle virtuosité et s’exprimer avec la sobriété
d’un Chick Corea, avec lequel elle a enregistré un double album remarquable : Duet. Sa dextérité au clavier, la vivacité qui caractérise son jeu spectaculaire produisent une fusion tout simplement explosive.
A ses côtés, Edmar Castañeda « quasiment un monde à lui tout seul ! » (The New York Times). En quelques années, il est devenu l’un des rénovateurs les plus influents de l’art de la harpe, insufflant à son instrument un vent d’infinie modernité, à grands coups de sonorités latines et africaines. Né à Bogotá en 1978, cet artiste parmi les plus originaux de la scène new-yorkaise actuelle a conquis l’Amérique et le reste de la planète avec sa maîtrise révolutionnaire de cet instrument, encore (trop) rarement associé au jazz. Derrière le sourire timide du prodige colombien se cachent l’ivresse du génie, la grandeur du visionnaire, la folie du révolutionnaire.

STING
A-t-on besoin d’en dire beaucoup ??!! Faisant suite à la sortie récente de l’album rock/pop très attendu de Sting, 57th & 9th et avec des concerts à guichets fermés déjà confirmés dans l’Amérique du Nord et en Europe, Cherrytree Management, Live Nation l’Office de Tourisme d’Antibes Juan-les-Pins sont heureux d’annoncer que Sting se produira à Juan les-Pins le jeudi 20 juillet au festival Jazz à Juan, pinède Gould.
Sur la tournée 57th & 9th, Sting sera accompagné par un groupe de 3 artistes, que sont Dominic Miller son guitariste de longue date, plus Josh Freese (drums) et Rufus Miller (guitare).

SHABAKA AND THE ANCESTORS

Acteur incontournable de la scène jazz underground londonienne, Shabaka Hutchings assène une nouvelle vision de la créativité jouissive de cette new génération sans concessions artistiques, qui dissèque et réinvente ses influences avec une virtuosité et une énergie sans pareilles. Découvert aux côtés de Mulatu Astatke, Charlie Haden, Jack DeJohnette ou Soweto Kinch, le saxophoniste, après avoir bousculé les codes du jazz en lui insufflant un peu de primitivité jubilatoire au sein de « Sons of Kemet », de bringue cosmique avec « The Comet Is Coming », sans oublier sa collaboration au sein de « Melt Yourself Down » avec le poète trinidadien Anthony Joseph
dans un registre plus funk punk, s’avère boulimique de musiques, multipliant projets cosmiques et déflagrations sonores. Retour aux sources avec son dernier opus, Wisdom Of Elders (la sagesse des anciens), retour vers l’Afrique, qu’il reconnaît comme source matricielle ; une vision unique d’un jazz porté par ses racines noires, entre John Coltrane & Fela Kuti, avec une énergie scénique détonante, générant des pulsations qui rappelleront de bons souvenirs aux adeptes du jazz des 70’s, quand cette musique s’entendait souvent au pluriel des singularités.

ROBERT GLASPER EXPERIMENT
Héritier tout à la fois de Herbie Hancock et Brad Mehldau, ce musicien afro-américain à la technique mirobolante avait mis en 2007, les jazzophiles sur le séant, greffant au trio classique et vernaculaire du genre (piano/contrebasse/batterie) des figures rythmiques du hip hop ou de l’électro, imbriquant dans son jeu d’imprédictibles digressions constituées de phrases mélodiques courtes et fulgurantes. Grâce notamment à des collaborations remarquées avec Mos Def, Q-Tip, Kanye West, Jay-Z ou Common, Robert Glasper, avec son « Glasper Experiment », a remporté pas moins de deux Grammys pour le meilleur album R‘n’B avec les albums Black Radio en 2012 et Black Radio 2 l’année suivante. Un hipster du jazz, tout d’authenticité, de grande gueule, de look et d’engagement. Mais au moment où certains musiciens
remettent en question le terme même de jazz, Glasper le revendique, avance résolument vers le jazz de demain, avec intégrité et surtout une prolifique créativité. A 39 ans et une carrière de plus d’une vingtaine d’années déjà, il explore de nouveaux territoires, ayant bien garde de se confire dans le ressassage.

ARCHIE SHEPP
Compositeur, pianiste, chanteur, dramaturge et poète engagé, griot militant pour la défense des droits civiques des Noirs, initiateur du panafricanisme, Archie Shepp, archi-grand chancelier du sax, légende vivante du jazz au même titre que Sonny Rollins ou John Coltrane (avec lequel il a longtemps collaboré), revient sur la scène de Jazz à Juan, où il se produisit pour la première fois en 1970. Depuis, roulant des yeux sous son chapeau de feutre noir, liberté de fauve, aussi ardent dans le débat et la musique, il n’a cessé de poursuivre son impressionnant parcours.
Archie Shepp a grandi à Philadelphie, où il a connu le trompettiste Lee Morgan, du même quartier. C’est le saxophoniste Jimmy Heath qui l’a initié à cet instrument, mais c’est surtout le jeu de John Coltrane qui l’a le plus fasciné et qu’il a le plus écouté au cours de sa vie.
À New York, de rencontres en opportunités, il devient l’un des leaders et fondateurs du free jazz avec Ornette Coleman, Sun Ra et Cecil Taylor. Très actif dans les années 1960, Archie Shepp s’est toujours illustré, au travers d’une longue carrière controversée, par son engagement politique et par son attachement au blues.
« Je suis jazz, c’est ma vie  », confie-il.

KANDACE SPRINGS
Un phrasé exceptionnel et une justesse impeccable, une voix intense et joyeuse, pleine de tendre espièglerie, de sensualité franche, de jeune séduction, une voix qui a du corps et de l’esprit, un aigu qui fend le cœur de douceur, une sensualité à la Roberta Flack... Kandace Springs a de qui tenir, elle qui revendique pour héroïnes Billie Holiday, Ella Fitzgerald, mais aussi Norah Jones. Comme cette dernière, elle joue du piano, comme Shirley Horn aussi elle sait s’accompagner. En se plongeant dans le patrimoine afro-américain, Kandace Springs développe une sensibilité authentique. Et bien qu’elle grandisse dans un monde où le métissage sonore est devenu une réalité, elle sait reconnaître la valeur de tous ceux qui lui ont ouvert la voie, tous ces jazzmen valeureux qui ont indirectement guidé ses pas.

ANOUSHKA SHANKAR
Fille du légendaire compositeur et virtuose Ravi Shankar, Anoushka Shankar a joué et étudié le sitar avec lui depuis l’âge de neuf ans. A seulement treize ans, elle fait ses débuts sur scène à New Delhi et découvre les joies du studio en participant au disque paternel In Celebration. Devenue référence de la musique indienne classique, Anoushka Shankar a décidé de suivre la démarche paternelle lorsqu’il confronta son
art, dans les années 1960, aux musiques blues-rock anglo-saxonnes, George Harisson en tête. C’est ainsi qu’on l’a vue partager la scène avec des artistes aussi
divers que Herbie Hancock ou Madonna, s’offrir des collaborations prestigieuses (Sting, Joshua Bell, Lenny Kravitz, ou Thievery Corporation). Déjà en 2000, elle accompagnait au sitar le violoncelliste Mstislav Rostropovitch et le flûtiste Jean-Pierre Rampal, à la fois au sitar et au piano, en 1998.
« Mon instrument » commente-t-elle, «  est le terrain sur lequel j’explore l’éventail de l’expression émotionnelle ; j’évoque des nuances d’agressivité, de colère et de tendresse tout en incorporant des éléments stylistiques de minimalisme classique, de jazz, de musique électronique et de musique classique indienne. » Un sublime message de paix et d’espoir, doté d’une poésie et d’une sensibilité infinie…

JAMIE CULLUM
En 2006, il avait submergé de joie Jazz à Juan. Depuis, avec un Grammy, deux Golden Globe, deux GQ Man of the Year, de nombreux autres prix et plus de dix millions d’albums vendus à travers le monde, Jamie Cullum est devenu une figure emblématique du jazz international. De Séoul à Sao Paulo, de Hambourg à Hollywood, où il a collaboré avec Clint Eastwood pour le film Gran Torino, il impressionne par son habilité à puiser dans tous les styles sans vraiment se perdre, mélanger subtilité du jazz et évidence de la pop, fédérer les genres en abattant avec une réussite indéniable ces cloisons parfois obsolètes qui restreignent notre univers musical. Jamie Cullum ne renie pas son amour immodéré pour les standards éternels du jazz, mais ne renonce pas pour autant à sa volonté de briser les bibelots, faire partager sa passion, quitte à déranger l’ordre presque religieux du jazz en y introduisant sa modernité. Le voir en concert, c’est assister à un vrai show où il fait montre de ses immenses possibilités, offre un jazz vivant au présent le plus immédiat, qu’il jette à la face d’une pinède survoltée. Sa voix tout à la fois chaude et rauque, son toucher de piano funky, son groove très nerveux déchaînent l’enthousiasme d’une foule où la jeunesse est là et bien là. Du début à la fin, un talent, une énergie, une générosité, une drôlerie, une gentillesse, une tendresse sans égal aujourd’hui dans le monde de la pop-jazz.

BLIND BOYS OF ALABAMA
Voilà plus de 70 ans que Jimmy Carter entonne des airs gospel au sein des « Blind Boys of Alabama ». Dieu sait s’il le connaît, son gospel, et Dieu aussi le connaît : « Mes parents avaient six enfants. Seulement, l’un d’entre eux était aveugle et c’était moi. J’ai demandé à Dieu pourquoi il avait pris ma vue alors que tous mes frères pouvaient voir, et découvert que si j’avais été capable de voir, je n’aurais pas fait ce que je fais aujourd’hui. Chanter, c’est ma mission. Je crois que c’est ce que Dieu voulait que je fasse et c’est pourquoi il a pris ma vue. »
Du haut de ses 80 ans, Jimmy Carter est le seul membre fondateur des « Blind Boys of Alabama » encore en scène, ce qui n’empêche pas cette prestigieuse
formation de sillonner le monde avec, à sa tête, trois chanteurs non-voyants.
La petite histoire de nos Blind Boys remonte à 1939, lorsque Jimmy et ses complices de l’époque joignent une chorale à l’Institut pour aveugles noirs de Talladega.
Un jour de 1948, le groupe se mesure à un chœur du New Jersey à l’occasion d’une amicale « battle ». Pour attirer le public, le D.J. des lieux a décidé de baptiser ladite joute « Bataille des Blind Boys ». Le nom est resté. La vocation gospel aussi. Au fil des ans, les Blind Boys, détenteurs de cinq Grammy Awards, ont chanté avec un nombre impressionnant d’artistes de diverses allégeances stylistiques (Tom Waits, Tom Petty, Charlie Musselwhite, Allen Toussaint, Bonnie Raitt, Peter Gabriel...). Sans jamais déroger à leur règle, résumée par Carter : « Si d’autres veulent se convertir au R‘n’B, pas de problème, mais les Blind Boys seront toujours un groupe de gospel. »

Horaires infos résa en cliquant ici

À noter : Jazz à Juan fait le tri en partenariat avec la CASA et l’association Bouchons d’Amour 06 !

Photo de Une : concert de Jamie cullum Jazz à Juan - (Photo GILLES LEFRANC)

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