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INTERVIEW : Jean Florès présente les 1ères Rencontres de musiques sacrées de Grasse - Les rencontres auront lieu du 15 au 19 avril 2011 au Théâtre de Grasse

En ce temps particulièrement troublés où les conflits mondiaux sont nombreux et violents ; au moment où le débat sur la laïcité refait parler de lui en France, la Ville de Grasse lance la première édition des Rencontres de Musiques sacrées qui promet d’être un véritable moment d’échanges et de dialogues de civilisations !

Les musiques sacrées couvrent un large champ puisqu’elles intègrent, outre les musiques religieuses, des musiques de cérémonies, de fêtes votives, païennes... issues de toutes les communautés ethniques et religieuses. En créant, en reproduisant et en réinterprétant ces musiques au travers des siècles et au gré des pérégrinations, l’être humain leur a conféré un caractère sacré.

Jean Florès, directeur artistique de ces Rencontres nous explique comment est née cette idée.

Jean Florès, ces rencontres de Musiques sacrées sont-elles nées de la volonté de la Ville de Grasse de créer un événement culturel différent et porteur d’un message de paix, ouvert à une mondialisation culturelle respectueuse de valeurs éthiques et spirituelles ?

 Jean Florès : Exactement ! C’est dans ce sens précis que la Ville de Grasse m’a passé commande d’un événement avec une portée universelle sous forme de dialogue entre les cultures et les civilisations. Comme un rappel permanent à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme !

Vous avez choisi de nommer cet événement Rencontres plutôt que Festival : est-ce l’affirmation de votre souhait d’inscrire ces journées dans une réflexion à mener et à faire perdurer pour contribuer au dialogue interculturel et à la diversité ?

 Jean Florès : Vous savez fort bien que dans notre Région le titre FESTIVAL est très usité à bon comme à mauvais escient et de fait est galvaudé, donc notre réflexion, avec le Sénateur-Maire de Grasse, s’est très naturellement orientée vers un titre qui soit en conformité avec le sens que nous voulons donner à ce temps fort et s’est le terme RENCONTRES qui s’est imposé à nous. Oui ! en d’autres termes nous souhaitons ardemment affirmer que le dialogue interculturel peut-être, doit être, une contribution à une meilleure compréhension et acceptation de l’Autre dans toute sa diversité.

Comment allez-vous susciter les échanges avec le public ?

 Jean Florès : Pour cette première édition nous avons prévu, à l’issue de chaque concert, un temps de convivialité où artistes et public pourront échanger autour d’un buffet offert par notre mécène Le Centre Leclerc. Ces buffet sont baptisés « les buffets du monde » car ils seront composés de différentes spécialités culinaires internationales. Là encore dans un souci de découverte, de métissage !

De nombreuses animations musicales viendront enrichir les débats durant 4 jours : vous êtes le Directeur Artistiques et vous proposez des concerts d’exception avec des artistes déjà passés par les plus grands Festivals de musiques sacrées (A. Filetta a déjà participé au Cycle de musiques sacrées du Festival d’Avignon, Françoise Atlan sera à nouveau au Festival de Fès en juin 2011…) : est-ce que les concerts proposés sont orientés grand public, est-ce que tout le monde peut venir assister à ces soirées ?

 Jean Florès : Tout à fait ! Ces concerts sont ouverts au plus grands nombre tout en étant des concerts de haut niveau artistique. Chacun peut venir réserver ses places (tarifs abordables !) même en ligne sur notre site.

Comme le Festival du Livre de Mouans-Sartoux qui s’engage, débat, réfléchit, pensez-vous que les spectateurs ont besoin de programmation faisant sens au-delà du simple divertissement et que les acteurs culturels doivent aider à apporter des éclairages pour plus de compréhension du monde en mutation accélérée ?

 Jean Florès : Bien sûr que ce Festival du Livre le fait fort bien mais de mon côté, à la tête du Théâtre de Grasse depuis plus de 20 ans, je n’ai attendu ni le résultat des élections, quel qu’elles soient, ni les autres évènements culturels voisins pour penser et pour agir dans cette direction. Regardez bien en détail le contenu des 20 dernières années de programmations de spectacles vivants du Théâtre de Grasse et il vous apparaitra évident que cette notion de diversité culturelle a toujours été inscrites dans les choix artistiques. D’ailleurs le public ne s’y trompe pas lorsqu’il répond en masse à ces propositions de découvertes.

Vous n’avez pas donné cette année de fil d’Ariane qui courre tout au long de la programmation de ces premières rencontres : quel pourrait-il être ?

 Jean Florès : La « Convivencia » ! Notion de « cohabitation » dans une paix relative à l’époque de l’Andalousie avant 1492

www.theatredegrasse.com

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