Depuis novembre 2016, succédant à Philippe Bender, Benjamin Lévy a mis toute son énergie, sa spontanéité, son expérience et sa vision artistique au service de l’Orchestre régional de Cannes PACA.
Benjamin Lévy a débuté son instruction musicale dès le plus jeune âge, en commençant par étudier le violon, puis la percussion, avant de se passionner pour la direction en se formant aux Etats-Unis. Il juge que la direction est l’art du dialogue en communiquant avec ses bras, d’une manière presque primaire. Ce partage et cette communion avec les musiciens, en même temps qu’avec le public, procurent une émotion particulièrement exaltante. Il a obtenu de nombreux Prix, dirigé de nombreuses formations en Europe, et fondé l’Orchestre de Chambre Pelléas, avant sa nomination à Cannes. Attentif à chaque musicien, à chaque instrument, il sautille au son de la musique pour donner la cadence. Sa baguette s’agite tant et plus, tandis que ses gestes s’arrondissent dès que la mélodie devient plus romantique ou douce. C’est un plaisir de le regarder diriger et de suivre tous les mouvements de ce jeune chef d’orchestre.
Il lui a semblé évident d’interpréter des musiques de films à Cannes, ville du cinéma grâce à son prestigieux festival.
Pour cette sélection de musiques de films, Benjamin Lévy a choisi de se limiter à la période allant de 1963 à 1988, en respectant la chronologie des compositions qui mirent en vedette la Nouvelle Vague.
C’est Nino Rota qui ouvre le bal, puisque c’est la fameuse musique du bal dans « Le Guépard » (1963) de Luchino Visconti, lorsque Burt Lancaster danse avec Claudia Cardinale avant de conduire sa belle partenaire vers Alain Delon. La musique de Nino Rotta revient ensuite avec des extraits du « Parrain » (1972) de Francis Ford Coppola, dont plusieurs thèmes sont interprétés.
Benjamin Lévy semble particulièrement apprécier le cinéma de François Truffaut, puisqu’il a sélectionné des extraits de trois de ses films : « Fahrenheit 451 », « La Nuit américaine » et « Le Dernier métro », dont il a choisi de citer la phrase finale dite par Gérard Depardieu à Catherine Deneuve : « Tu es si belle que te regarder est une souffrance. Une joie et une souffrance », avant d’interpréter la musique du générique de fin composée par Georges Delerue, en 1980. C’est aussi Georges Delerue qui a signé la musique du plus célèbre des films de Jean-Luc Godard, dont le public a eu le plaisir d’entendre la voix reconnaissable entre toutes, avec son léger accent suisse. Georges Delerue a également composé la musique de « La Nuit américaine » (1973) et du « Dernier métro » (1980), tous deux de Truffaut. Par contre, pour « Fahrenheit 451 » (1966), ce même réalisateur a choisi Bernard Herrmann, le compositeur attitré d’Alfred Hitchcock dont le public a pu apprécier une suite en deux mouvements de « Pas de printemps pour Marnie » (1964) : il fallait bien que le maître du suspens soit présent parmi cette riche panoplie de cinéastes.
De même il était inimaginable que la musique de Ennio Morricone ne soit présente
Il a composé la musique du film d’Henri Verneuil, « Le Clan des Siciliens » (1969) dont un extrait musical du thème principal a été programmé. Avant que le concert ne se termine avec trois légendaires morceaux du compositeur : l’inévitable « Il était une fois en Amérique » de Sergio Leone (1984), « Mission » de Roland Joffé (1986) et « Cinéma Paradiso »(1988) de Giuseppe Tornatore. Des films restés de grands classiques dans la mémoire de tous !
C’était donc un concert très émouvant avec ce retour vers le passé d’une riche période cinématographique, et le public a manifesté son plaisir par de longs applaudissements.
Caroline Boudet-Lefort
