Chaque année, le Festival des MANCA revient nous rappeler que la musique est un langage universel à travers le temps et l’espace et nous présenter les dernières avancées en matière de recherche sonore de la musique contemporaine. En se renouvelant perpétuellement, ce Festival offre aux mélomanes une innovation artistique belle, attirante et exigeante.
En se positionnant pour la recherche, le Festival des Manca a pris place dans les manifestations niçoises, grâce au CIRM (Centre National de Création Musicale) qui existe depuis 1978.
François Paris, son directeur, attache une grande importance aux croisements entre création et recherche. Matheux, informaticiens et autres techniciens se réunissent avec des musiciens, des chanteurs, et des artistes en tout genre pour un travail artistique dans lequel il y aura un échange enrichissant. Ils tentent ainsi de faire avancer l’intelligence humaine plutôt que l’intelligence artificielle et de rendre humain tout ce qui touche à la technologie dans un programme musical.
Au cours du Festival, les principaux acteurs de la création musicale contemporaine seront donc sur la sellette pour présenter leurs plus récentes créations en s’adressant à un public curieux de sonorités nouvelles et en quête de sensations acoustiques inédites.
La programmation commence le 2 décembre avec une fin de journée à l’Opéra de Nice où le Festival accueille l’orchestre des pays de Savoie sous la direction de Pierre-André Valade sur le thème de « la Chute des anges » : des créations musicales, avec ou sans vidéos, seront mises en regard avec des madrigaux du compositeur italien de la Renaissance tardive Carlo Gesualdo.
A l’Entre-Pont, le 4, est annoncé un singulier concert de musique électroacoustique où themerin, seaboard et autres lutheries électroniques nous invitent à un voyage dans les univers musicaux de Gaël Navard, Vincent Carinola, Giacinto Scelsi, Edmund Campion et Sarah Procissi.
Au Conservatoire de Nice, le 5, est proposé une nouvelle formule de concert associant des compositeurs d’hier et d’aujourd’hui, Maurice Ravel et Fausto Romitelli.
Au Palais Lascaris, le 6, se donne un récital alternant viole d’amour et alto, instruments de prédilection de Marco Fusi pour l’interprétation d’oeuvres de Giovanni Verrando, Fausto Romitelli, Gérard Grisey, auxquelles s’ajoute la création d’une oeuvre électroacoustique de Christopher Trapani, issue des studios du CIRM.
C’est dans la nouvelle salle Jedrinsky de la Diacosmie que François Paris présente sa récente création, « Le cas Jekyll ». Il y explore en musique la psyché torturée du célèbre héros de Stevenson, d’après une adaptation de Christine Montalbetti. Ce thème du double et des jeux de masques correspond parfaitement à une oeuvre lyrique et nous promet une intéressante expérience d’opéra. Le baryton Jean-Christophe Jacques est l’excellent interprète de Hyde et Jekyll.
Cette 39ème édition se termine le 9 au Musée Chagall, par des tarentelles, berceuses et autres envoûtements contemporains d’inspiration traditionnelle avec cinq voix féminines de Mora Vocis.
« Enso(u)rcelées » est le titre de ce programme de compositrices du Moyen-Age à aujourd’hui.
Evidemment, un programme axé sur l’innovation se doit d’être complété par des débats et des tables rondes réunissant chercheurs, enseignants, artistes et autres partenaires artistiques et scientifiques de l’UCA, afin de partager les dernières avancées de leurs recherches. Un journée est prévue le samedi 8, dès 10 h, à la Villa Arson.
Le plaisir de la découverte de nouvelles images sonores et de précieux moments d’émotion pure nous attendent ! Nous sommes donc heureux que la ville de Nice puisse s’enorgueillir de ce Festival des MANCA, faisant ainsi de cette ville la capitale de la musique contemporaine.
Caroline Boudet-Lefort