Cet assistant de Marc Minkovski à l’opéra de Paris, pour ne citer qu’un de ses nombreux faits d’armes, s’est senti adopté dès son arrivée.
Immédiatement très élogieux à l’égard de son nouvel orchestre il s’est dit « charmé par le sérieux, l’énergie et surtout cette alliance de personnalités fortes qui composent l’orchestre PACA » , il souhaite rehausser son prestige sur la scène internationale et « façonner un bijou français ».
Car si l’influence et la personnalité d’un chef sont capitales, pour imposer une vision artistique, et l’emmener vers cet idéal qui l’anime, toutes les vertus musicales du monde ne vont pas sans les compétences d’un chef d’entreprise qualifié : il lui faudra pour la première fois administrer une entreprise de plus de 50 personnes, former des projets à la hauteur des moyens qu’on lui donne…
En tout cas l’excellence de son parcours laisse envisager un bel avenir.
Sa conception de la musique rejoint celle des institutions azuréennes qui en le choisissant ont espéré trouver le chef parfait.
Il dit souhaiter « mettre en place une programmation qui saura satisfaire toutes les envies, toutes les curiosités ». Mais s’attache surtout, avec toute sa fraîcheur de jeune chef à deux axes qui lui tiennent à coeur, et sur lesquels, il s’est attardé lors de la conférence de presse.
Aller à la conquête de nouveaux publics :« quitte à les prendre par la main », ou, « par surprise ». Et quand Benjamin Levy songe à : « diffuser la musique le plus largement possible en produisant des concerts dans des lieux inhabituels », cela signifie-t-il qu’il irait jusqu’à inciter son orchestre à jouer dans la rue, au milieu des marchés par-exemple, en mettant en scène des « flash mob », ces concerts improvisés surprises qui produisent toujours beaucoup d’émotion sur le public et qui peuvent faire naître des vocations parmi les plus jeunes ?
La pédagogie c’est son truc, il faudrait à son avis « abolir la différence entre les concerts pédagogiques et les concerts traditionnels », en ouvrant les portes de ce lieu occulte qu’est « la Maison », de la rue des Arlucs, et instaurer des répétitions publiques.
Benjamin Levy énonce ses idées les unes après les autres.
Jeter des passerelles avec le monde de l’éducation, organiser des projets particuliers avec les écoliers, les collégiens, les lycéens, il semble que cela se soit déjà fait, il souhaite développer cette idée, et prolonger les partenariats engagés auprès des autres structures, comme l’école de danse Rosella Hightower et l’école d’acteur de Cannes, le Festival du film...
Benjamin Levy imagine la mise en place d’une forme d’internat musical pour élever tout futur musicien dans le cénacle, (cela parce qu’il est issu d’une famille de médecins), et former des chefs d’orchestres en organisant des master classes pour eux.
Soulignant, à sa manière modeste, pour conclure, le rôle d’assistant qu’il a souvent joué auprès des grandes formations européennes, lors de ses classes, Benjamin Levy conclura par une métaphore : « j’ai beaucoup été l’amant, à présent il faut être le mari ».
On laisse le champ libre à ce mari pétri d’idéaux, et le temps de s’installer…
On lui donne un mandat de trois ans... renouvelable bien sûr pour donner toutes ses chances à ce mariage !