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Yvon Amiel : « Antoine au Grand Prix de Nice »

Raconter une course de F1, nous la faire vivre par le dessin et le texte, n’était pas évident. C’est pourtant ce qu’arrive à réaliser Yvon avec ses récits illustrés de courses mythiques mêlant fiction et réalité (dix-sept albums déjà !).

Dans ce nouvel opus, il a choisi comme cadre, comme circuit, la ville de Nice qu’il connaît bien.

Il revisite la course qui a réellement existé entre 1932 et 1947 où se disputaient les Maserati, Bugatti et Alfa Romeo. Des pilotes prestigieux, un peu oubliés aujourd’hui comme Louis Chiron, Tazio Nuvolari, Luigi Villoresi et bien d’autres s’y sont illustrés.
Le tracé de ce circuit de trois kilomètres empruntait en grande partie la Promenade des Anglais. Il devait être à l’époque le plus beau des circuits.
Comme à son habitude, Yvon Amiel met sur la ligne de départ les plus grands noms de la course automobile : Arthur Leclerc et son frère Charles pour Monaco, Suleiman et Noam pour le Maroc et Israël, James et Lewis pour l’Angleterre, Yuko pour le Japon, Ayrton pour le Brésil et, fait exceptionnel, une femme, Tatiana Calderon, Colombienne, une des meilleures de sa génération, qui a conduit aux 24 heures du Mans et aux États Unis, ainsi qu’une quinzaine d’autres noms prestigieux dont Jules Bianchi, jeune pilote niçois prometteur, malheureusement décédé après plusieurs mois de coma des suites son accident lors du Grand Prix du Japon en 2014, et bien sûr, Rafaël, son héros récurent.

Les meilleurs moments de la course sont racontés en images, avec en arrière plan une partie du riche patrimoine architectural et artistique de la ville de Nice

Les lignes obliques de Bernar Venet au départ de la course, les immeubles de la Promenade, le Négresco, le Palais de la Méditerranée, la belle courbe de la Baie des Anges avec Castel Plage, la Place Masséna avec les sculptures de Plensa, la remise des prix se faisant devant la Tête Carrée de Sosno. Les pilotes, eux, très concentrés, vivent des moments intenses d’anxiété, de déceptions, suivies de réussites comme celle, finale, de Jules Bianchi, qui après avoir dépassé Fabio, ex-champion du monde de moto et Tatiana au virage du Méridien, arrive à doubler le favori Lewis sur l’ultime virage, remportant le Grand Prix de Nice et des Nations.

Un bel album coloré aux images saisissantes qui nous font entendre jusqu’aux vrombissements de moteurs sans lesquels une course automobile aurait moins d’impact sur nos nerfs.

A déguster donc : « Antoine au Grand Prix de Nice », qui vient de paraître aux Éditions Giletta.

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