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RESIDENCE : Saorge : "Retraite spirituelle dédiée à la création culturelle"

Qui n’a pas un jour rêvé d’une retraite ascétique, loin de la foule, du bruit, de la ville ? Qui n’a pas un jour rêvé d’avoir l’angoisse de la page blanche, tout en admirant un paysage hors du commun et en entendant le chant des grillons ? Pas grand monde me direz-vous. Depuis une dizaine d’années, le monastère de Saorge met à disposition une résidence d’écrivains.

Véritable havre de paix et source d’inspiration, il accueille chaque année des auteurs, traducteurs, scénaristes ou compositeurs de musique, en quête de sérénité. Bernard Le Magoarou, administrateur du Monastère de Saoge depuis un an, nous en dit un peu plus.

Monastère de Saorge : "Retraite spirituelle dédiée à la création culturelle"
DR

En quoi le Monastère de Saorge est-il différent des autres résidences d’écrivains ?
La caractéristique bien particulière du Monastère de Saorge c’est que, contrairement aux autres résidences d’écrivains, il est géré directement par le Centre des Monuments Nationaux, qui est l’opérateur culturel du Ministère de la Culture. A titre d’exemple, le CMN gère aussi le Mont Saint Michel, la Conciergerie ou Notre-Dame. De grands monuments donc. Pour la résidence d’écrivain, on a transformé les cellules des moines fransiscains en cellules d’écrivains dans lesquelles ils peuvent venir s’isoler pour écrire pendant trois mois maximum. Mais généralement, ils viennent pour un mois, un mois et demi ; certains sont des habitués, ils reviennent régulièrement… Et de partout ! Il y a des Italiens, des Canadiens, des Anglais, des Américains…

Quelles sont les conditions pour pouvoir y résider ?
Nous sommes en train de modifier les conditions de recrutement. Le changement sera effectif, je pense, pour la prochaine saison. Actuellement (système qui était en place avant que je n’arrive), il faut avoir publié ou produit au moins une fois. Les gens qui viennent ici sont donc assez expérimentés. Je trouve que ça n’a pas beaucoup de sens, je préfère personnellement mettre l’accent sur le projet. Quelqu’un comme Alexis Jenni, qui a gagné le Concourt 2011 pour « L’art français de la guerre » par exemple, n’avait jamais été édité auparavant. S’il avait présenté son projet au Monastère de Saorge, nous serions passés à côté. Il faudrait être moins restrictif. Les prochaines conditions seront plus axées sur le projet, le CV, la carrière, et surtout, la motivation de la demande.

Recevez-vous des « candidatures » de thésards ou doctorants ?
Oui de plus en plus. La plupart du temps, on donne un avis favorable. C’est vraiment intéressant et essentiel pour eux de pouvoir trouver ces conditions d’écriture. Moi j’ai écrit ma thèse en étant père de famille avec un bébé de trois mois, c’était quand même assez compliqué ! J’aurais apprécié avoir à disposition un lieu isolé pendant un mois et demi !

Y a-t-il des échanges entre les résidents et les saorgiens ?
Oui l’idée c’est aussi de redynamiser ; c’est un lieu d’échange avec la population de la vallée. Il ne faut pas que les résidents soient repliés sur eux-mêmes, au contraire, il faut que ça puisse bénéficier aux populations, que ce soit de Saorge ou de l’ensemble de la vallée de la Roya. Le but est de multiplier les rencontres entre les auteurs et la population.

Le quotidien des résidents, c’est comment ?
On peut en recevoir six. Ils ont une chambre avec des salles de bain et cuisine commune, une grande bibliothèque dotée d’internet à leur disposition ; on a aussi un verger et un potager bio dans lequel ils peuvent se servir.


www.monuments-nationaux.fr

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