Tout a déjà été dit, écrit et photographié sur Nice. Quoique... Pour renouveler le regard posé sur la capitale de la Côte d’Azur, les éditions Sutton ont eu - l’excellente - idée de faire appel à un photographe qui n’avait encore jamais mis les pieds sur la Promenade des Anglais, Chanel Koehl, et de le faire
guider par deux Niçois qui connaissent l’intimité de la ville comme personne, Jean-Pierre Martin, auteur de plusieurs ouvrages dont "Les Alpes, terre de bataille" et "Nice en cent dates", et le docteur Joël Giacchero.
De ruelles en places, de boulevards en édifices remarquables, le photographe s’est ainsi baladé pendant deux semaines avec trente kilos d’appareils et d’objectifs.
Il a saisi Nissa la Bella d’un regard neuf, remarquant ce que nous autres, autochtones habitués mais pas blasés, ne remarquons même plus à force de passer devant tant de beauté à chaque coin de rue.
Riche de mille et une façades ouvragées, de perspectives étonnantes qui permettent au soleil de jouer au chat et à la souris avec l’ombre apaisante, ce décor urbain fait partie de notre quotidien. Chanel Koehl a su en saisir le caractère unique, revisitant les lieux incontournables et saisissant aussi des aspects plutôt inattendus pour les Azuréens que nous sommes.
"Ce livre fait partie d’une collection nationale. Il s’inscrit dans la visite de belles villes, comme Tours, Angers, Strasbourg, Lille et maintenant Nice" explique le docteur Giacchero qui, en plus d’avoir accompagné le photographe sur les lieux remarquables, a écrit une quinzaine de feuillets pour commenter les vues et apporter une touche d’érudition nissarde à cet ouvrage.
"Nous avons été étonnés par ses choix : il n’a pas pris le château, ni la façade de la cathédrale Sainte-Réparate par exemple. Il a utilisé des optiques spéciales, par exemple pour saisir des plafonds décorés ou encore des cages d’escaliers monumentales. On s’attendait à ce qu’il s’attarde sur les marchés, il n’a fait sur ce thème qu’un cliché sur le cours Saleya".
Tout l’intérêt de ce beau livre réside justement dans la liberté laissé au
photographe, et dans les commentaires des deux auteurs. L’équipe a pu entrer facilement dans des lieux privés. Depuis Saint Paul, on sait que les voies du seigneurs sont impénétrables : seul le prieur des Pénitents Noirs n’a pas donné l’autorisation de reproduire des vues de la chapelle de la
Miséricorde.
Ce travail, mené à Pâques, a donné plusieurs centaines de clichés qu’il a fallu sélectionner pour en retenir au final deux cent cinquante. Les plus représentatifs, les plus surprenants...