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Avec une telle ancienneté et une telle volonté de partage, on avait cru Podio bien ancrée dans le saint des saints… Pourtant, maintenant, le fonds dort dans une Maison de la Poésie dont les portes se sont désormais fermées un peu brutalement au nez de ses plus ardents défenseurs, de ses plus fervents gardiens.
Qui le sait ? Qui s’en préoccupe ?
Cette association œuvre pourtant toujours avec le même enthousiasme à la défense et l’illustration de la poésie.
Par la force des choses, Podio s’est déplacée à Vence, où les poètes furent accueillis à bras ouverts. Même si son adresse légale est toujours à Grasse, l’association est toujours aussi active dans ses nouveaux quartiers. Ses avocats - Yves Ughes, Alain Freixe, Daniel Schmitt, Jean-Marie Barnaud, et beaucoup d’autres parmi lesquels on citera le nouveau jeune président Anthony Thibergen - multiplient les actions autour de René Char, d’Allan Ginsberg, de Gombrovitz. Ils convoquent aussi la peinture en associant poètes et artistes : Baudelaire et Matisse, s’ajustant à l’actualité, autour de Franta au moment même où le peintre exposait au château Villeneuve. On les voit à Vence, à Nice, à Mouans-Sartoux pendant le festival du livre. Et parfois, ils reviennent encore à Grasse dans leur souci de résistance.
Ce 13 octobre, de 20 heures à 22 heures, on suivra en musique avec le pianiste Jean Wolfe Rosanis les chemins de Pablo Neruda.
Ils sont ceux de l’amour, amour d’une langue que son écriture va labourer, retourner, aérer pour la porter jusqu’aux rivages de la lumière des terres, des peuples, des femmes amérindiennes.
Annick Chevalier