C’est un travail de plus de deux ans d’écriture et de recherches iconographiques.
Un territoire infini et passionnant à explorer dans cet ouvrage de plus de 400 pages.
Le sport au cinéma, c’est beau, tragique, envoûtant, drôle…
Sport&Cinéma - pastille n°2 : l'entraîneur from Julien Camy on Vimeo.
Il y a ces gouttes de sueurs giclant du visage de Robert De Niro/Jake LaMotta, cette descente vertigineuse du Ventoux par Ghislain Lambert, l’essoufflement de Tom Courtenay dans la campagne brumeuse anglaise, les chutes burlesques d’Harold Lloyd jouant au football américain, la longue foulée de Jules Ladoumègue dans un obscur film d’Yvon Noé, le combat entre Mohammed Ali et Anthony Quinn qui ouvre Requiem pour un champion, le proscrit de l’athlétisme Ben Johnson, défenseur des sans grades dans un obscur film japonais, Pelé, le footballeur le plus célèbre du monde, gourou au fond de la jungle brésilienne, Ricky Tomlinson, un des acteurs fétiche de Ken Loach, entraîneur de foot de l’équipe d’Angleterre dans un faux documentaire, Jackie Robinson, icône du baseball et de la lutte contre le racisme, ce match Pays de Galles - Nouvelle-Zélande rejoué vingt-cinq ans plus tard avec de vrais joueurs de l’époque dans Old Scores, ou encore cette apparition improbable de Jean Renoir dans sa ville Californienne entre deux matchs de tennis de Beau Bridges…
Derrière ce florilège de séquences, personnages, acteurs ou sportifs, des milliers de films de fiction, des bons et des mauvais, des chefs d’œuvre et des nanars existent et finissent par retracer une véritable histoire du sport avec ses noms célèbres, ses grandes épopées, ses drames intimes, ses joies immenses, ses dérives. Mais une histoire du monde et du cinéma aussi.
Sport&Cinéma - Pastille n°1 : le saut à la perche from Julien Camy on Vimeo.
Comme Chaplin s’est essayé au tennis dans Charlot aime la patronne, Buster Keaton fut un golfeur dans Malec, Champion de golf. Alors, oui, depuis les origines du 7ème Art, le sport et sa dramaturgie sont une source d’inspiration pour de nombreux réalisateurs et scénaristes. Ces histoires construisent une mythologie populaire et ces sportifs offrent des mythes à l’imaginaire cinématographique. Duke Kahanamoku, double médaillé d’or olympique au cent mètres nage libre en 1912 et 1920, surfeur mythique, perce le miroir dans Lord Jim de Victor Fleming (1925) puis Le Réveil de la sorcière rouge d’Edward Ludwig en 1948 avec John Wayne. Deux légendes du sport et du cinéma réunis à l’écran sur l’écran.
Miroirs de notre société, de notre monde et de ses bouleversements, les nombreux films de sport, œuvres majeures ou inconnues, dressent une histoire de l’évolution du XXe siècle avec ses crises et ses guerres, son combat contre le racisme, pour l’égalité des femmes, pour la reconnaissance des homosexuels…
Ce beau-livre aux nombreuses illustrations, préfacé par Thierry Fremaux, délégué général du Festival de Cannes et directeur de l’Institut Lumière, comble un manque évident. Ouvrage de référence unique, documenté, exhaustif et ludique, il est rythmé par le sport et relancé par des témoignages de grands noms du sport comme du cinéma, de Ken Loach à Sir Jackie Stewart, de Jean-Jacques Annaud à Evander Holyfield, de Robert Towne, scénariste du Nouvel Hollywood à Billy Mills, héraut olympique des indiens d’Amérique en 1964.
Personnages historiques ou rêvés, puisant au fond d’eux-mêmes, mus par une passion inouïe, englués dans des combats désespérés, confrontés à des situations tragiques, portés par le désir impérieux de triompher, utilisant des stratagèmes douteux, refusant d’abdiquer, maîtres absolus de leur discipline…