Max Gallo (1932-2017), romancier, historien, essayiste, homme politique et académicien français, est le fils d’une famille d’immigrés italiens pauvres venus du Piémont à Nice. I
l y a passé son enfance, sa jeunesse, et a même enseigné au lycée Masséna et à l’université. Il rendra un bel hommage à ses origines et à la ville qui a accueilli les siens dans sa saga romanesque La Baie des Anges (Robert Laffont. 1976). Titulaire d’un CAP d’ajusteur, technicien radio, il va, avec opiniâtreté, avec constance, s’appliquer à vivre de sa passion : l’histoire et les histoires. Journaliste à L’Express, directeur de la rédaction du Matin de Paris, il entre en politique en 1981, s’engageant autant à gauche sous François Mitterrand, dont il a été le secrétaire d’État, porte-parole du gouvernement, entre 1983 et 1984, qu’à droite, en soutenant la candidature de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007. Il sera député européen, mais le cœur de sa vie est l’écriture. Écrivain prolifique, il publiera plus de 130 titres depuis le milieu des années 1960 jusqu’à ses dernières années. En 2015, il annonce souffrir de la maladie de Parkinson qui l’emportera deux ans plus tard. Son œuvre est protéiforme. Il n’est guère d’époque, d’événement, de personnage historique que, d’un siècle à l’autre, il n’ait abordé. On relira avec émotion son autobiographie L’oubli est la ruse du diable (XO, 2012). « Et tout pour moi, ma vie, la vie, la guerre, l’Histoire, était roman. »
Un jury d’exception présidé par l’historien Emmanuel de Waresquiel
Le jury du Prix Max Gallo rassemble six écrivains et historiens
– Le président
Emmanuel de Waresquiel est historien, e ?diteur, biographe, essayiste. Il enseigne à l’École pratique des hautes e ?tudes (IVe section : sciences historiques et philologiques) avec le titre d’ingénieur de recherche. Ses travaux portent sur l’histoire des cultures et des représentations politiques, sociales, esthétiques au XIXe siècle, notamment sur la question de la mémoire révolutionnaire et contre-révolutionnaire sous la Restauration. Il est l’auteur d’une œuvre imposante sur la Révolution, l’Empire et la Restauration. Et beaucoup de ses livres comme son Talleyrand. Le prince immobile (Fayard), Fouché. Les silences de la pieuvre (Tallandier/Fayard), Juger la reine (Tallandier) ou Jeanne du Barry. Une ambition au féminin (Tallandier) sont de grands succès de librairie.
– Les membres du jury
Marielle Gallo : Avocate, femme politique, la veuve de Max Gallo est surtout connue comme écrivaine. Sous le pseudonyme de Marielle Gallet, elle a publié une dizaine de romans dont L’ombre de l’acacia (Éditions du Rocher) ou encore La passion d’Eglantine Verpillat (Anne Carrière). Fine connaisseuse de l’âme humaine, elle y raconte les failles, les bouleversements sensibles, les drames. Son dernier livre Bella Ciao (Grasset) raconte avec une pudeur rare, et une sincérité que le désarroi emporte, les années de la maladie de Parkinson qui allait emporter son mari. Un texte à remonte-chagrin qui est aussi un portrait sensible et amoureux.
Maryvonne de Saint Pulgent : Haute fonctionnaire, journaliste, critique, essayiste et musicienne, Maryvonne de Saint Pulgent est présidente du comité d’histoire du ministère de la Culture et de de l’institut d’enseignement supérieur de la musique Europe et Méditerranée. Écrit après le tragique incendie de la cathédrale, son livre La Gloire de Notre-Dame. La foi et le pouvoir (Gallimard), prix Victor Hugo 2024, retrace l’histoire de l’édifice et l’inscrit dans d’étonnantes perspectives d‘avenir.
Henri-Christian Giraud : Historien, journaliste, ancien rédacteur en chef du Figaro Magazine, petit-fils du général Giraud (1879-1949), grande figure de la seconde guerre mondiale, Henri-Christian Giraud a écrit de très nombreux ouvrages consacrés au gaullisme et à l’histoire de l’après-guerre, comme L’accord secret de Baden-Baden (Éditions du Rocher) ou Chronologie d’une tragédie gaullienne (Michalon). Il vient de faire paraître Opération « Vésuve » (Cerf), sur l’histoire mal connue de la libération de la Corse à l’automne 1943.
Didier Le Fur : Historien, spécialiste du XVIe siècle français, Didier Le Fur a consacré nombre de ses livres aux souverains de cette période. On lui doit un Charles VIII (Perrin), un Louis XII (Perrin), un Henri II (Tallandier)... Sa biographie monumentale de François Ier (Perrin) et son analyse de la bataille symbole de la Renaissance (Marignan : 13-14 septembre 1515. Perrin) ont été très particulièrement remarquées.
Je ?re ?my Guedj : Historien, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Côte-d’Azur, membre du Centre de la Méditerranée moderne et contemporaine (CMMC) de Nice, rédacteur en chef des Cahiers de la Méditerranée et fin connaisseur de l’œuvre de Max Gallo. Ses recherches portent sur la France et la gouvernance internationale des réfugiés après 1945, les Juifs de France ou le communautarisme en France. Son dernier livre, Les Juifs français et le nazisme 1933-1939. L’Histoire renversée (PUF) explore la culture affective, sensible, des Juifs français face à la montée de l’hitlérisme.
Pascal Ory, de l’Académie française : Historien et essayiste. Il a été collègue, confrère et ami de Max Gallo. Professeur émérite d’histoire à l’université Paris Panthéon-Sorbonne (Paris I) il est l’auteur d’une cinquantaine d’ouvrages portant sur l’histoire culturelle et l’histoire politique des sociétés modernes. Son essai, Qu’est-ce qu’une nation ? reprend la question posée au XIXe siècle par Ernest Renan en se plaçant dans une perspective résolument planétaire. C’est une autre manière, brillante, de faire de l’histoire globale. Dans Ce cher et vieux pays… (Gallimard), paru l’année dernière, il interroge avec vivacité l’étrangeté politique française.
Les sept livres en lice pour le 1er prix Max Gallo
Le jury a retenu sept romans historiques parus en France entre avril et septembre 2024.
– MÉMOIRES SAUVÉES DE L’EAU de Nina Léger (Gallimard)
Une épopée familiale à rebours du temps en Californie. De 1848, et du début de la ruée vers l’or, aux désastres climatiques d’aujourd’hui.
– SOLEIL NOIR de Jean-Paul Brighelli (L’Archipel)
Un beau roman de cape et d’épée sur l’envers du Grand Siècle, miné par les querelles d’État, les ambitions de Louvois, la vieillesse de Condé, où le Roi-Soleil jette autant d’ombre que de lumière.
– DARWIN, LE DERNIER CHAPITRE de Michel Moatti (Hervé Chopin)
L’aventure au long cours de Charles Darwin, jeune naturaliste tout juste sorti de Cambridge, à bord du navire d’exploration HMS Beagle. Un voyage de cinq années plein d’éblouissements, de péripéties et d’inquiétant mystère.
– L’HONNEUR M’EST PLUS CHER QUE LA VIE de Jean-Michel Riou (Robert Laffont)
Dans une lettre écrite à son frère, le roi Louis XIV, Philippe d’Orléans, à la veille de sa mort, se livre à d’étonnantes et troublantes confessions.
– L’OR MAUDIT de Mireille Calmel (XO)
Templiers et trésor. Un thriller médiéval au cœur du pays cathare.
– MÉSOPOTAMIA d’Olivier Guez (Grasset)
L’incroyable roman de la vie de Gertrude Bell (1868-1926), archéologue, exploratrice, écrivaine, femme politique, espionne et diplomate britannique. Où l’on croise Lawrence d’Arabie et Winston Churchill entre le Tigre et l’Euphrate.
– RUBINSTEIN & DAVIDOFF de Marc Benveniste (Auteurs du Monde)
Ce roman met notamment en présence deux géants de leur époque, Arthur Rubinstein, appelé « le roi Arthur » car il fut l’un des plus grands pianistes du XX ? siècle, et Zino Davidoff, « le roi du cigare », l’initiateur de la reconnaissance mondiale de l’artisanat de luxe lié au tabac.
Le calendrier 2024 du prix Max Gallo
Vendredi 20 septembre : réunion du jury
Vendredi 8 novembre : vote et désignation du lauréat
Vendredi 6 décembre : remise du prix au lauréat lors d’une cérémonie officielle à la villa Masséna, musée d’art et d’histoire de Nice, par Christian Estrosi, Maire de Nice, Président de la Métropole Nice Côte-d’Azur, Président délégué de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.