La vingt-cinquième édition du prix Nice Baie des Anges a couronné, ce 30 août 2021, Jean-Luc BARRÉ pour son roman Le Corps d’origine, paru aux éditions Grasset.
Huit auteurs ont été départagés par le jury et c’est le roman « Le corps d’origine » de Jean-Luc Barré (aux éditions Grasset) qui remporte cette année le Prix Nice Baie des Anges.
L’auteur recevra son prix lors de la 25ème édition du Festival du Livre, rendez-vous incontournable de cette rentrée littéraire qui aura lieu du 17 au 19 septembre 2021 sous la présidence d’honneur de Jacques Julliard, historien, essayiste et journaliste. Au total, plus de 200 auteurs seront réunis à Nice pour ce festival emblématique qui aura pour thème « Une certaine idée de la France ».
Écrivain, historien et directeur des Editions Bouquins, Jean-Luc Barré est l’auteur de plusieurs biographies, dont celle de François Mauriac, d’un récit politique, Ici, c’est Chirac (Fayard, 2019), tiré de ses expériences de mémorialiste auprès de l’ancien président, et d’un premier roman, Pervers, publié chez Grasset en 2018, plongée vertigineuse dans les abîmes de la création littéraire.
Le mot de Franz-Olivier GIESBERT, Président du Jury
"Familier des milieux du pouvoir, Jean-Luc Barré brosse dans Le corps d’origine le tableau saisissant d’un monde politique gangréné par l’imposture et l’hypocrisie. Il décrypte les mécanismes propres à ce genre d’affaires dont les exemples ne manquent pas dans l’histoire de notre république. Souvent les plus romanesques qui soient... »
« Le corps d’origine »
Depuis le début de sa carrière politique, Guillaume Roussel a triché sur presque tout : l’argent, le sexe, les idées. Tout est usurpé dans son image publique, à commencer par la rigueur des principes et la fidélité aux valeurs dont il se réclame. Leader d’une droite qui se veut dure et sans concession, Guillaume Roussel s’est doté, au fil du temps, du profil adéquat : défenseur de l’ordre et de la tradition, gestionnaire sourcilleux, époux vertueux, chef de famille exemplaire, catholique de stricte obédience.
C’est ainsi qu’il a réussi, porté par une ambition débridée, à accéder aux plus hautes charges de l’Etat. Elu député à trente cinq ans, devenu ministre de l’Intérieur à cinquante ans, avant de s’emparer de Matignon quatre ans plus tard. Ce qu’on appelle un parcours sans faute... A cinquante-huit ans, tout destine Guillaume Roussel à remporter la prochaine élection présidentielle quand il est mis en cause dans l’assassinat d’un prostitué marocain. Son nom est cité, parmi d’autres familiers du jeune homme, dans une lettre révélée après sa mort par un site d’investigation réputé pour ses enquêtes sulfureuses. Toute une partie de sa vie éclate au grand jour. On découvre, outre une bisexualité dont sa femme a toujours feint de ne pas s’apercevoir, sa connivence avec un des pourvoyeurs de fonds des milieux politiques et ses véritables origines idéologiques qu’il a reniées par opportunisme, pour prendre la tête d’un parti de droite, bien qu’issu de la gauche.
Piégé par son cynisme, ses mensonges et ses contradictions, Roussel devient l’homme à abattre pour tous ceux, le président sortant en tête, qui avaient détecté son double jeu. Convaincu de la protection que lui confèrent son « corps d’origine », l’ENA, et le fait de détenir sur les autres des secrets équivalents, il est cerné peu à peu par les révélations sur ses moeurs et ses mauvaises fréquentations. Il crie au coup monté, soupçonne très vite l’Elysée d’en être l’instigateur, mais sans parvenir à conjurer le scandale qui en résulte. Il perd une partie de ses soutiens, sa cote de popularité s’effondre. Impuissant à se défendre contre la calomnie, discrédité par les révélations qui s’accumulent, pris dans un engrenage apparemment sans issue, il se trouve de plus en plus isolé et à la merci de menaces judiciaires qui achèveraient de ruiner sa réputation et ses chances d’accéder à la fonction suprême. Seul un coup de théâtre pourrait lui permettre de se sortir d’affaire...