Comment a débuté cette passion des haïkus ?
J’ai écrit des haïkus pour la première fois quand je suis allé à Marineland avec mes enfants.
Je savais que j’allais m’ennuyer, donc j’ai pris un carnet et un crayon et j’ai écrit toute la journée des haïkus.
Puis, j’ai rencontré Jérôme Dugast (libraire et éditeur) au salon du polar de Drap.
Je lui ai parlé de mon idée de Haïkus. Je voulais changer un peu des polars ("Du blues dans la pelouse")
Il m’a répondu que la poésie ne se vendait pas. Mais j’y croyais, alors j’ai réussi à le convaincre et nous avons coédité mon premier recueil de haïkus « Un dernier haïku pour la route » (voir notre article en cliquant ici)
C’est de la poésie accessible… Aujourd’hui, les mails sont très courts… c’est la nouvelle génération… Les gens ne lisent plus, et les haïkus ça prend 10 secondes à lire !
Aujourd’hui, avec ce deuxième recueil « H237 », c’est devenu pour moi comme un jeu, un exercice mental. H237 recèle des réflexions personnelles, plus que dans le précédent recueil.
Pourriez-vous nous rappeler les origines et les règles de ce style d’écriture ?
Le premier à avoir fait des haïkus est le japonais BASHO, au XVIIe s. « Dans la vieille mare, une grenouille saute, le bruit de l’eau » est son haïku le plus célèbre.
Les femmes japonaises qui écrivent des haïkus, appelées les « Haïjins », sont pour moi les personnes qui écrivent le mieux les haïkus. Elles ont écrit notamment sur Hiroshima…
Aux États-Unis, Kerouac a par exemple fait des haïkus dans « Sur la route ».
Les haïkus doivent respecter une métrique précise : 17 syllabes, avec toujours un mot qui fait référence à la nature ou à une des 4 saisons (règle du KIGO, par exemple, « cerisier en fleurs ») , la règle du 5 / 7 / 5 syllabes (MORS).
Le haïku ne doit pas être trop descriptif et doit simplement évoquer une imagination.
Pour ma part, je transgresse un peu le style classique, mais essaie de garder la magie qui se dégage de la règle du 5/7/5.
Pourquoi avoir choisi ce titre « H237 » ?
C’est parce qu’il y a 237 Haïkus.
J’ai dû en écrire 1.000 mais on en a retenu 237. Le choix a été difficile…
C’est mon éditeur et ma fiancée qui ont choisi pour moi.
Pourquoi ce choix de couverture ?
Le projet de titre était "Haïku Delivery Express", mais on a préféré faire quelque chose de plus japonisant. Sur « Un dernier haïku pour la route », on avait pris beaucoup pris de liberté pour la couverture : un œuf sur le plat… Cette couverture attire l’œil, avec beaucoup de couleurs et évoque plus le Japon.
Quels sont vos projets ?
Je me suis aperçu que mes fils ne lisaient pas. Je suis allé près des studios de la Victorine, au cimetière de Caucade et je me suis dit que ce serait drôle que les gens du cimetière grimpent les barrières pour aller à la Victorine.
En attendant de faire le film, « Haïkus du Zombiland » (titre provisoire), j’ai commencé à écrire les haïkus… Ce livre sera plutôt destiné aux adolescents. Je travaille sur le scénario avec Benoît Grenier, qui travaille également pour Disney Channel.
Par ailleurs, j’ai reçu un enseignement hindou par quelqu’un qui souhaite rester anonyme. Ses enseignements vont donc disparaître et j’ai décidé d’en faire un livre, comme un enseignement pour que la vie soit plus simple.
Enfin, j’écris des citations. J’ai travaillé avec Woody Allen (ndlr : Arnaud Duterque est aussi régisseur pour le cinéma), pour le film tourné cet été. Du coup, j’ai relu ses scénarios, qui, à mon sens, ont un esprit très élevé et sont comme des citations. Je n’ai pas trouvé d’équivalent et je me suis dit que j’allais m’amuser, à mon niveau, à faire des citations. J’en ai fait 300 ! Je n’en retiendrai qu’une centaine.