La vie de Garibaldi et son œuvre sont bien connues. Le mythe qu’il créa de son vivant et qui lui survécut après sa mort, également. Pour autant, comment ce héros des Deux Mondes a-t-il pu assumer tout à la fois sa triple mission de condottiere niçois, de fervent défenseur du Risorgimento populaire, républicain et révolutionnaire, et de fidèle de la monarchie de Savoie ? Comment Garibaldi surmonta-t-il toutes ses contradictions, entre le particulier et le général, entre le sens de l’histoire et le hasard factuel, entre héroïsation pour certains et imposture pour d’autres, sans en renier aucune, en menant de front des engagements qui parfois manquèrent de cohérence et d’intelligence aux yeux de ses contemporains ? Dans le cadre d’un cycle de conférences portant sur le thème Des États de Savoie à l’unité italienne, la personnalité de Garibaldi, que cette intervention entend présenter sous cet angle multiforme, a naturellement toute sa place au carrefour de cette histoire pluri-dimensionnelle.
Hubert Heyriès est agrégé de l’université, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paul-Valéry/Montpellier III, spécialiste de Garibaldi et de l’histoire des mentalités militaires comparées entre la France et l’Italie. Il a publié notamment, Les militaires savoyards et niçois entre deux patries, 1848-1871, Montpellier, PULM, 2001 ; Garibaldi, le mythe de la révolution romantique, Toulouse, Privat, 2002 ; Garibaldi, héros d’une Europe en quête d’identité, Nice, Édit. Serre, 2007, et Les garibaldiens de 14, splendeurs et misères des chemises rouges en France de la Grande Guerre à la Seconde Guerre mondiale, Nice, Édit. Serre, 2005.