Un peu fou, quand même, que de se lancer dans un secteur aussi difficile, mais son opiniâtreté a eu raison des difficultés.
Aujourd’hui, sa maison dispose d’un catalogue de dix-sept polars à l’accent nissart (ou sympathisant), écrits par huit auteurs, tirés jusqu’à 800 exemplaires et pour certains réédités. Aux côtés de ce secteur "noir", une quarantaine de titres au goût sud prononcé et des livres d’artistes, dont "Les animaux du Moya Land", et "Sosno, le secret" par Martine Arrigo-Schwartz.
Michel Bounous est présent sur toute la ligne éditoriale, de la sélection des textes à la vente et l’expédition, en passant par la case imprimerie et les illustrations. "Je dispose d’une centaine de points de vente dans les Alpes-Maritimes et mes livres sont sur les présentoirs de toutes les maisons de la presse de Nice. Je dois faire très attention à la trésorerie et à la gestion des stocks. Chaque nouveau titre est un risque mais aussi une belle aventure". Six acheteurs sur dix habitent entre l’Estérel et la frontière italienne. Les autre se recrutent parmi les "Parisiens" en vacances ou des personnes originaires du département mais n’y résidant plus. La nostalgie du pays...
L’éditeur reçoit beaucoup de textes. "Même de Guadeloupe ! Je me m’interdis rien et je fonctionne au coup de cœur". Il privilégie "la relation humaine" avec ses lecteurs et ses auteurs.
Mesclun d’histoires : assaisonné à l’huile de nice
Tête au Carré, Les éditions dangereuses et Mesclun d’histoires : pas de doutes, Michel Seyrat est un (dangereux) multirécidiviste chez Baie des Anges.
Ce professeur à la retraite (décidément, on laisse partir les galopins...) a la plume alerte et malicieuse. Ses polars nous entraînent du côté du Cours Saleya et de la Bibliothèque Louis-Nucéra, en passant par les collines qui
enserrent la grande ville, sur la trace de personnages croquignolets. Lui fait-on des procès d’intention quand il nous semble reconnaître telle ou telle figure ? Son dernier opus "Mesclun d’histoires" est un recueil de nouvelles incisives, drolatiques, historiques et toujours régionalistes. "Elles permettent de varier l’écriture et les genres et de faire ainsi plaisir à un large public".
Pour se rafraîchir les idées, on n’oubliera pas d’emmener avec soi ce "Mesclun" bien parfumé, qui sera le compagnon idéal d’un après-midi sur les galets de la Baie des Anges...
Béton fatal : polar 100% nissart
Jacques Alessandra signe son premier polar chez Baie des Anges. Son commissaire, Attila Farkas, c’est un "caractère", qui est amené à se pencher sur une drôle d’affaire : la découverte du corps d’un vieil homme coulé dans le béton - Nice est toujours en travaux - sous la place du Pin.
Une enquête qui va faire remonter à la surface de vieilles histoires qui vont nous balader - dans tous les sens du terme - à Grasse et Valbonne, Ilonse, en Italie... L’auteur a fait ses études universitaires à Nice et a mené une carrière d’enseignant et de formateur en Algérie, au Maroc et en France. Il signe régulièrement des chroniques culturelles dans Le Patriote.
En format poche, ce "Béton fatal" est le dernier né du catalogue Baie des Anges.
Menton : les palais sur papier glacé
Un collectif d’auteurs passionnés vient de publier "Menton, une ville de palaces", un beau livre qui est le fruit de deux années de travail pour des historiens et amoureux de la ville des citrons.
Elle a vu défiler de 1860 à 1914 la fine fleur de l’aristocratie internationale. Aujourd’hui, il reste dix-sept résidences et quatre hôtels toujours en activité qui ont été bâtis à cette époque d’or. De luxueux hôtels de quatre-vingts chambres et plus ont été transformés en appartements depuis une cinquantaine d’années, et le livre retrace leur histoire par des textes et des photos.