C’est une coutume. Un nouveau gouvernement arrive et fait table rase du passé. Aurélie Filippetti, écrivaine de son état, aurait eu tort de se priver de cet opportun coup de balai que certains peuvent espérer radical et d’autres plus modéré. Peu importe la conviction qu’elle y mettra. Seul l’épargne compte. Une façon de dire que les dépenses de l’ère Sarkozy sont quasi indécentes sous celle d’un président « normal », nouvelle force tranquille d’une France en voie de paupérisation. D’autant plus que notre belle Aurélie bras d’acier n’y va pas avec le dos de la machette, bien que soucieuse du poste qu’elle occupe, elle se défend de faire du nettoyage par le vide : « Le total de ces projets dépasse le milliard d’euros. Nous en arrêtons certains, nous en suspendons ou en reportons d’autres. » Voici les coupes budgétaires qu’elle assène en toute lucidité, dit-elle, sur les grands projets culturels du petit Nicolas.
D’abord ceux qui passent à la trappe :
- la Maison de l’Histoire de France dont l’ouverture était prévu en 2015, une bagatelle qui aurait nécessité près de 250 millions d’euros de financement sur l’année 2013, hop aux oubliettes…
- La création d’un musée de la photo à l’Hôtel de Nevers, à Paris annoncé à la cantonade par l’ancien ministre de la Culture Frédéric Mitterrand. Pas nécessaire. La MEP (Maison Européenne de la Photo) et le Centre National de la Photographie ont de quoi assouvir les aficionados du 6ème art.
- Même régime pour le Centre d’art pariétal (préhistorique) Lascaux 4, le nouveau Centre National de la musique (CNM) et la salle supplémentaire de la Comédie française, à la Bastille.
Ceux qui bénéficient d’un sursis de notre jolie Terminator :
- La tour Utrillo, à Clichy-Montfermeil, projet de son prédécesseur Frédéric Mitterrand : à "revoir avec les élus".
- Le déménagement de l’Ecole de photographie d’Arles sera passé à nouveau au crible. Trop cher.
- Le Centre des réserves de Cergy (afin de protéger les réserves du Louvre) : "Beaucoup trop tôt pour financer un centre d’une telle envergure. Il faut revoir les échéances".
- Hôtel de la Marine, place de la Concorde : "Le Ministère de la Défense doit d’abord quitter les lieux, et ce n’est pas encore au programme".
Et le bonus dans tout ça, c’est que soeur Aurélie n’hésiterait pas à mettre la main au portefeuille pour pas moins de 10 M€ supplémentaires en vue de soigner l’éducation artistique de nos chers poulbots.
Petit malus tout de même, la révision (on parle bien sûr des abus) du gracieux système d’indemnisation des intermittents du spectacle ne serait pas remis en cause.
Bref de quoi se retrousser les manches en haut lieu sans éviter une certaine dose d’impopularité au niveau des institutions. Il y a peut-être une solution mais est-elle envisageable (voir ci-dessous la proposition d’un internaute) ?
(anonyme) @ janvier 95,
Mardi 11 septembre 2012 à 05h51
Je ne suis pas intermittent, toutefois, je préfère que l’Etat subventionne des artistes et des activités culturelles plutôt que des apparatchiks de la culture, des administratifs qui absorbent le budget de la culture. Quel est le poids des frais de fonctionnement du ministère par rapport aux poids des actions culturelles entreprises ? j’aimerais le savoir..... pas vous ? ou alors il faudrait simplement supprimer ce ministère comme en Angleterre ou aux USA....c’est aussi une bonne option
N’y pensez pas cher anonyme ! Au pays de « l’exception culturelle », c’est sacrilège. Vous brûlerez en place de Grève.