Accompagnés par l’accordéon diatonique et le violon de Dominique Landucci, l’artiste voisin de Carros, nous avons visité les divers lieux présentant des œuvres très différentes.
Jean Mas, l’auteur des Peu, initiateur de ce festival original né en 2003 était bien entendu présent. Sous la Tonnelle de la Place de la Fontaine, ses Peu colorés avaient un air de fête.
La visite a commencé par la Place de l’Hôtel de Ville, au pied des « Ménades », une œuvre collective d’artistes du village mêlant des pièces de céramique blanche sur le thème du souffle de la vie « plongeant ses racines dans l’énergie vitale représentée par la Victoire de Samothrace ».
Face à l’église, le bureau du Maire accueillait l’exposition de Magali Braganti, une céramiste aimant la matière et présentant des formes brutes de sphères éclatées et des fragments d’éléments qui semblent s’être libérés de la pesanteur pour envahir le bureau.
Juste à côté, dans la Salle du Conseil, Papa Divin, originaire de Kinshasa (République Démocratique du Congo) présente ses peintures colorées dénonçant « Là où brillent les étoiles jaunes », cette Europe qui attire et fait rêver (à tort) les jeunes africains qui regardent la mer (et y périssent). Des peintures puissantes faites pour réveiller les consciences.
Juste à côté, Salle Monod, étaient présentées les œuvres de Valérie Morraja qui travaille sur les nouvelles façons d’habiter. Elle présente une tente simplifiée voulue comme un espace narratif dégageant une odeur d’herbe coupée provenant du tissu teint aux herbes biologiques et d’un parfum d’ambiance composé à la main.
Quelques marches nous mènent à la salle présentant les dessins inspirés d’Aymeri.
Sous la voûte, la vidéo de Benjamin Walter, réalisateur et producteur, présente ses « Nouvelles du rez-de-chaussée », un court-métrage saisissant sur des instants de vie de ses voisins. Les images et le climat sonore, pris sur le vif, évoquent bien l’atmosphère ensoleillée d’une ville du Sud.
Christian Passuello qui avait réalisé un film sur l’histoire des débuts du « Peu » en 2003, présente deux grandes photographies sur le site d’un bâtiment disparu. Inspiré par le tableau de François Gérard « Flore caressée par Zéphyr » représentant le mythe de Flore, déesse de la floraison, à qui Zéphyr, fils d’Éole maître du vent, a offert le royaume des fleurs. Telle une apparition, une jeune femme nue presque transparente au milieu d’une forêt, près d’un tronc d’arbre mort renouvelle le thème du cycle de la vie.
Sur la place des Pavés, on retrouve les sept bois de « Migration » de Laurence Bessas-Joyeux et au lavoir ses sculptures de pierre en partie immergées.
Dans la charmante chapelle bleue Saint-Antoine couverte de fresques, honorant les cycles de la nature, on retrouve les œuvres originales de Souheil Salamé. Œuvrant sur les rivage méditerranéen, il créé ses "Cristallisations marines" constituées de cristaux de sel obtenus après évaporation de l’eau de mer et contenant nécessairement divers débris industriels et marins. Ces cristaux, branchages et débris plus ou moins colorés sont mis en lumière dans des présentations élaborées sur socle à la fois visuelles et sonores.
De retour au cœur du village, dans une vitrine, une œuvre de Manto présentant son autoportrait tenant un panneau sur lequel est écrit : « vivre c’est mentir », une œuvre destinée à être provocante.
Sur la Place de la Ferrage, une sculpture monumentale de David David présente « Blind », son autoportrait en artiste recouvert d’un seau de peinture renversé sur la tête, métaphore du peintre aveuglé par sa peinture.
Dans l’impressionnant moulin à huile Frédéric Fénoll présente ses beaux et grands dessins expressionnistes à l’encre de Chine, un travail puissant sur le surgissement de la forme humaine à travers le geste violent d’un artiste inspiré.
Artistes
Magali Braganti, Papa Divin, Valérie Morraja, Aymeri, Benjamin Walter, Christian Passuello, Laurence Bessas-Joyeux, Souheil Salamé, Manto, David David, Frédéric Fenoll
