Sidney Feret est un artiste au parcours atypique, après avoir étudié la musique au conservatoire, il s’emploie à l’aménagement d’intérieur pendant plus de quinze ans pour finalement se consacrer à la création artistique.
Le lieu, sa composition et les problématiques qu’il induit revêtent une importance toute particulière pour ce concepteur qui apprivoisait l’espace avant même de se lancer dans la création picturale contemporaine.
C’est en observant ces dynamiques et ces sens de circulation qu’une équation s’établit dans son esprit.
En raison de ses multiples expériences et de sa capacité à lier des pratiques esthétiques éclectiques, il possède une acuité toute particulière dans son traitement des formes, des textures et des couleurs.
Aux prémices de son processus de création, il esquisse sur des photos de l’espace, une ébauche faite à partir des réflexions élaborées en amont.
Inspiré par l’art minimaliste et l’art cinétique, les notions de points de vue et d’illusions d’optique stimulent sa recherche graphique.
Son installation joue avec un déploiement de moirés constitués de rideaux de câbles disposés dans l’espace de la galerie, qui établissent des juxtapositions de lignes.
Celles-ci font office d’instruments qui interagissent avec ses peintures murales géométriques et les déplacements des différents observateurs afin de créer des vibrations visuelles et de titiller leur perception et leur persistance rétinienne : un écho à sa pratique sonore... Cet ancien violoniste aspire en effet à générer avec ce médium « des ambiances visuelles ou des paysages sonores ». Que ce soit pour la composition d’une œuvre sonore ou celle d’une installation picturale, Sidney utilise toujours la même logique intuitive, l’image fait écho au son et le son à l’image et les deux font corps avec leur spatialité.
Ainsi, c’est écouteurs vissés dans les oreilles que Sidney Feret produit avec minutie et s’adonne à sa pratique chronophage, rythmée par ses gestes répétitifs et précis, le berçant dans un état méditatif.
« Interférences » tire son origine d’une hybridation de sens qui compose à la manière d’une partition, l’espace du Dojo.
Venez découvrir le travail méticuleux d’un artiste aussi logique qu’intuitif qui fait entrer en résonance systèmes mathématiques et poésie pour tisser délicatement des liens entre torsions, volumes, instantanéité et illusion.
Naomi AÏTTAHAR
Ce projet a été réalisé avec le soutien de la société Eurosandow spécialiste des sandows, sangles et lets.