Au lendemain de la guerre, alors que le jazz avait débarqué dans les bagages des G.I.
américains, Nice a organisé son premier festival dédié à ce genre de musique. Cela se passait en février 48, dans les salons du casino municipal de la place Masséna. Au programme, Louis Armstrong, Django Reinhardt et la fine fleur du Hot Club de France. Plusieurs jours de concerts de jazz, cela ne s’était encore jamais vu en Europe, pas même à Paris !
Mais ce succès fut sans lendemain, puisqu’il fallut attendre 1971 pour que la Grande
Parade du Jazz prenne ses quartiers d’été dans les jardins de Cimiez. George Wein, pianiste, créateur du Newport Jazz Festival et grand impresario, et Simone Ginibre y ont invité pendant une quinzaine d’années une galaxie d’étoiles ayant pour noms Duke Ellington, Miles Davis, Dizzy Gillepsie, Lionel Hampton... Ceux qui ont connu cette époque s’en souviennent avec des trémolos dans la voix.
Le Nice Jazz Festival a pris le relais en revenant il y a quelques années déjà sur la place Masséna et en modernisant une formule qui avait un peu vieilli.
Où tendre l’oreille ?
Les "puristes" se retrouvent au Théâtre de verdure pour des concerts assez intimistes. C’est là que sont programmés en général les trios, quartets et les instrumentistes délicats qui n’ont pas besoin de la grande scène voisine pour s’exprimer. Cette année, de beaux rendez-vous avec : le pianiste cubain Roberto Fonseca qui a débuté tout gamin avec le Buena Vista Social Club, le contrebassiste Christian Mc Bride, l’envoûtante Yun Sun Nah, le pianiste légendaire Abdullah Ibrahim accompagné du trompettiste Terence Blanchard, le contrebassiste Henri Texier, le sax Kamasi Washington et les Niçois du groupe Spirale Trio (Laurent
Rossi, piano ; Philippe Brassoud, basse ; Jérôme Achat : batterie) et le 4t de Pierre Marcus entouré pour l’occasion de Baptiste Herbin (sax alto), Fred Perreard (piano) et Thomas Delor (drums).
Les jardins Masséna présentent une programmation plus "lourde", tangentielle jazz, funk, rn’b et reçoivent les grosses productions dans un déluge de décibels et de lumières. Avantage de cette scène : sa contenance est quasi "illimitée" puisque le public reste debout et peut se déhancher toute la soirée.
Notre petite sélection (évidemment subjective)
Yun Sun Nah, Trombone Shorty, Herbie, Ibrahim qui sont de retour à Nice, et bien sûr Abadullah Ibrahim et ses guests.
Vos soirées, comme les nôtres, seront aussi belles que courtes !