Quel fil invisible unit Messiaen à Debussy ? Et Brahms à Bach, à Beethoven, à Haydn ?... Le Festival Nice Classic Live y répondra cet été. Marie Josèphe Jude détient le secret de ce qu’elle nomme "une cuisine", et chacun sait qu’en musique, il faut beaucoup d’art pour composer un menu réussi.
La Niçoise, pianiste internationale, souhaite "donner à chaque spectateur ce sentiment d’avoir vécu un moment unique"… dans des lieux uniques. Du 15 juillet au 9 août, la musique habitera le cloître du monastère de Cimiez pour les symphonies et concertos ; le musée Matisse et le Palais Lascaris pour la musique de chambre et les récitals plus intimes. En tout une trentaine de concerts où toutes les formes musicales se croiseront parfois de manière surprenante pour secouer les préjugés. Parce qu’un festival doit jouer son rôle pédagogique, et pas seulement pour les étudiants qui fréquentent l’Académie d’été !
Une symphonie fantastique...
L’Académie d’été fut l’une des premières en France. Ses cours attirent de jeunes interprètes de toute la planète. Beaucoup viennent d’Asie, et chaque mélomane pourra trouver son plaisir dans les concerts gratuits qu’ils donneront au conservatoire de Nice pendant toute la durée du festival, ainsi que les solistes des classes de chant de Lorrain Nubar et de Dalton
Baldwin.
Nouveauté cette année avec une soirée "Tremplin" consacrée à certains des grands talents de demain.
Alors que le 150ème anniversaire de la mort de Hector Berlioz est partout célébré, à Nice il sera marqué par une transcription inédite de la "Symphonie Fantastique" pour deux pianos. Nous aurons aussi l’opportunité rare d’assister à une soirée à quatre pianos pour un concert autour de Bach, puis à une soirée à deux pianos qui se terminera en jazz avec Hervé Sellin.
Piano toujours, avec l’évocation de cette immense pianiste qu’était Clara Schumann. C’est une tentative pour réparer l’injuste oubli dont elle fut victime en restant dans l’ombre de son mari. Marie Josèphe Jude y tenait. Lors d’un "concert-lecture" Michel Vuillermoz, sociétaire de la Comédie française, lira quelques lettres de la correspondance entretenue par Clara et Robert, ainsi que des lettres échangées entre Mozart et son père Léopold. L’Orchestre philharmonique de Nice donnera deux symphonies de
Beethoven et de Brahms, tandis que l’orchestre PACA consacrera une soirée à Jean-Sébastien Bach et à son fils Karl-Philipp Emmanuel.
On parle toujours pour les festivals de "programme riche et varié". Un qualificatif qui convient parfaitement au Nice Classic Live ! Plutôt que d’imposer ses choix, Marie-Josèphe Jude a préféré laisser le champ libre aux musiciens selon leur propre fantaisie, par exemple en confrontant les
langages lors d’un "concert idéal" où Vivaldi et Astor Piazzola sont présentés en miroir sur le thème des saisons. Enfin, dans ce festival où rayonnent tant de grands noms, Schubert n’est pas oublié avec une soirée
"Schubertiade" qui lui sera entièrement consacrée.