Cette année, l’époustouflant programme comblera avec bonheur la frustration de 2016. Malgré l’annulation des feux d’artifice - avec ce qu’ils représentent de festif –, la culture doit continuer à réjouir un public d’autant plus avide de fêtes et de jazz. Plus que jamais la Pinède accueillera des artistes de divers courants du jazz.
En signe de soutien, des artistes, programmés l’an dernier lors des soirées de concerts annulés, s’étaient engagés à venir en 2017. Jean-René Palacio, directeur artistique du Festival, les a invités à nouveau cette année et tous ont tenu promesse (Johnny Gallagher, Gregory Porter et Archie Shepp). Rendez-vous est pris aussi avec Sting, Jamie Callum, Wayne Shorter, Archie Shepp,....). La programmation de stars et de virtuoses est bluffante !
Le Festival de Jazz de Juan a été le premier à exister en Europe.
Par ses affiches proposées et par son cadre idyllique au bord de la mer - où le public voit le soleil rougeoyant descendre peu à peu jusqu’à l’eau -, le festival a toujours su garder sa notoriété. 2017 renforcera encore sa célébrité mondiale, sans faire les concessions que font d’autres festivals en programmant certains chanteurs ou des musiques afro-cubaines qui trahissent l’identité du jazz, sauf si une vedette du jazz introduit quelques morceaux dans son répertoire.
Pour cette édition 2017, l’affiche est des plus alléchantes ! Ainsi du 15 au 23 juillet, se succèderont dans la mythique pinède de Juan-les-Pins les plus grandes stars actuelles du Jazz avec le souhait d’une édition équilibrée entre le jazz et le blues devenu trop rare ces dernières années ! Le jazz pur peut encore remplir un espace de 2500 places, en plein air, pour des concerts d’anthologie !
Tout commence le 15 juillet avec une soirée sur invitations qui offrira le programme prévu le 14 juillet, ainsi reporté d’un jour.
La nouvelle vague du jazz français déchaînera l’enthousiasme du public : le pianiste Thomas Enhco, le bassiste Sylvain Romano, le chanteur Hugh Coltman et la batteuse Anne Paceo, lauréate l’année dernière des Victoires du Jazz sur la scène de la pinède. Ces jeunes jazzmen prouvent que le jazz français vit actuellement un formidable renouveau.
Dès le lendemain, le guitariste virtuose irlandais Johnny Gallagher précédera sur scène un trio inédit fort excitant : Jean-Luc Ponty (inventeur du violon moderne), le guitariste Biréli Lagrène et le contrebassiste Kyle Eastwood (fils de Clint). Puis, Buddy Guy, légende vivante de la grande période du blues électrique, nous accompagnera tard dans la nuit. Le soir suivant, Luke Elliot et le blues de Taj Mahal et Keb Mo, auxquels succédera la vedette très attendue, Tom Jones, icône pop des années 60. Il chantera sur scène ses vieux tubes (et ses nouveaux !) pour faire danser un public enthousiaste.
Saxophoniste légendaire des « jazz Messengers » dans les années 60, Wayne Shorter est considéré comme un des plus grands saxophonistes vivants (avec Sonny Rollins). Il viendra le 18 avec son quartet apporter une musique de rêve ! Avant que ne lui succède sur scène le Branford Marsalis Quartet, qui a pour invité, l’exceptionnel Kurt Elling : avec leur jazz swinguant, souvent improvisé, le saxophoniste de la Nouvelle-Orléans et le chanteur de Chicago étaient faits pour s’accorder.
Ensuite le 19 une soirée mémorable s’annonce pour la première venue de Macy Gray dont la voix insolite captive et allume le feu dans le public !
Avec son timbre hérité de la tradition gospel, la voix de Gregory Porter évoque celle de Nat King Cole, c’est tout dire !
Le 20, la star des stars est programmée : Sting.
L’ancien chanteur de « Police », qui est venu au Bataclan l’an dernier en hommage aux victimes, donnera un concert qui s’annonce exceptionnel en talent, en plaisir et en foule ! Avant lui, la tâche de chauffer la salle reviendra à la remarquable et talentueuse pianiste Hiromi, accompagnée à la harpe (oui, oui ! un instrument rare pour le jazz !) par le Colombien Edmar Castaneda.
Avec une virtuosité et une énergie sans pareilles, « Shabaka and the Ancestors » inventent une nouvelle créativité en bousculant les codes du jazz, à découvrir à Juan avant Robert Glasper, un musicien afro-américain à la technique affolante ! Ces deux groupes précéderont, Archie Shepp qui connaît bien la pinède où le public est fidèle à cette légende vivante du sax depuis 1970, date de sa première venue.
Devenu un habitué du « Jazz à Juan » Jamie Cullum a remporté plusieurs fois d’immenses succès autant comme pianiste que comme chanteur.
Sa présence sur scène déclenche l’enthousiasme du public, submergé de joie par son humour. Avant lui se produira une jeune pianiste et chanteuse de talent, Kandace Springs à la sensibilité authentique, puis la célèbre Anoushka Shankar (fille du légendaire Ravi Shankar) qui représente la diversité des styles et des compositions. Un moment de plaisir garanti !
Le festival se terminera le 23 juillet par la traditionnelle soirée gospel avec le mythique groupe « Blind Boys of Alabama », dont trois chanteurs sont non-voyants. Entrée libre pour réjouir tous les amateurs de la région !
Encore cette année, le Jazz Off offrira chaque soir, dès 18 heures, dans la Petite Pinède, deux concerts festifs, et, durant la durée du festival, dans la lignée de la parade de Sidney Bechet, le jazz se répandra dans les rues d’Antibes de la promenade du Soleil à la Vieille Ville, apportant de la joie de vivre à toute la cité !
Caroline Boudet-Lefort