Dans l’approche du Festival du Peu réside la volonté de montrer la diversité de l’art contemporain et celle de créer et de consolider le lien social. D’aucuns aurait choisi la musique ou des arts réputés plus « accessibles ». Ce pari engagé en 2003 ne cesse pourtant de porter ses fruits. Depuis des années, des milliers de visiteurs et des centaines d’artistes adhèrent à « un état d’esprit et une démarche particulière » qui régit l’organisation collective et le déroulement de cette quinzaine.Avec simplicité, ouverture et convivialité, l’exposition vient donner un nouveau visage au village et suscite discussions et rencontres.
Pour cette édition 2014, ruelles, places et cadre naturel sont le terrain de jeu des artistes. Si des lieux clos accueillent des œuvres, c’est essentiellement en extérieur que l’exposition prend place, pour que l’exposition soit visible à toutes heures, sous toutes les lumières du jour et de la nuit. S’il fallait donner un sens commun à ces installations, sans doute pourrait-on y voir la place de l’Homme au sein de notre société : fragile, minuscule, anonyme ; et le regard paradoxal qu’il pose sur les choses : concret et onirique, poétique et ancré au réel, militant et rêveur.
Les peintures sur soie de Patrick Pinon dit P.P. reposent sur un travail de portraits. Vivre Ensemble est une représentation de notre monde multi-éthnique et multi-culturel, des anonymes unis réellement et harmonieusement. Un combat contre l’indifférence et le racisme, un appel pour dire que « ensemble tout va mieux. » L’accrochage en grands formats des dessins de Edmond Baudoin jalonne un parcours de visages « croqués » au fil d’un périple au Mexique (extraits de Viva la Vida, co-réalisé avec Troub’s). Par une approche poétique, concrète, sensible et militante, Edmond Baudoin n’écarte aucun sujet, aucune réalité et tout est matière à dessiner.
C’est également suivant cette approche ouverte et curieuse que le photographe Dominique Zoladz avance. Artisan de la couleur et du hasard, Zoladz affirme qu’« ilconvient de ne jamais cesser de rêver, d’imaginer et de ne pas perdre de vue la poésie des illusions. » A Bonson, il expose des œuvres issues des séries Abstractions/Diffractions et L’Art est partout..., où la rue est, là aussi, le terrain de ces inspirations.
Par leurs sculptures, David Perez Palancus et Marcos Marin, recherchent les limites de la perception et de ce que l’œil comble « naturellement ». L’un, en perforant de l’acier selon des algorithmes précis, l’autre en ajourant des plaques d’aluminium, donnent à voir des réprésentations qui déclenchent soudain une perception juste et totale : l’instant où l’œuvre se révèle. Usant de matériaux simples, souvent récupérés, Denis Gridel fait régner la tension dans ses sculptures qu’il appelle « autotendantes ». Dans chaque équilibre résident des tensions et des fragilités et tout son art procède de ce principe. Enfin, l’installation de Maurice Maubert place un minuscule personnage dans le sable, campé devant une embarcation à taille réelle. Un individu dans l’immensité, un bout de Méditerranée échappée.
LE MUSEE DU PEU
Du mardi au dimanche, de 17h30 à 20h
Des œuvres des artistes venus à Bonson depuis 2003 : 40 œuvres inédites signées Alexandra Allard, Ben, Ursus Jehn Bjarne, Isabelle Bonafoux, Laurent Bosio, Kim Boulukos, Jack Casadamont, Véronique Champollion, Jean-Louis Charpentier, Pascal Claeren, Pierre Dazia, Jean Deprez, Nicole Fernandez, Catherine Fiault, Véronique Filipetti, Claude Giorgi, Alain Girelli, Jean-Pierre Joly, Roland Kraus, Christophe Lorenzoni, Jean Mas, Bruno Mendonça, Margaret Michel, Gilbert Pedinielli, Rémy Peyranne, Marie Philip, Francis Puivif, Patrick Schumacher, Gérard Serée, Jacques Simonelli, Sosno, Jean Thiry, Françoise Vernas-Maunoury
CLOTURE DU FESTIVAL DU PEU
Samedi 26 juillet 20h
– 20h Repas de rue festif Rassemblés autour des meilleurs mets apportés par chacun
– 21h Ryoko Nuruki Jazz — Ryoko Nuruki est pianiste et compositrice. Avant-gardiste et toujours en quête de rencontres musicales, elle travaille sur de nombreux projets aux frontières des styles et des cultures. Estivales du Conseil général des Alpes-Maritimes