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Gregory Porter, le parrain qui sait se mouiller !

Ce n’est pas un orage ni quatre gouttes de pluie qui auront réussi à effacer le sourire sur le visage de Gregory Porter, parrain débonnaire de ce 70ème Nice Jazz Festival. Le colosse à la drôle de casquette, cachant – dit-on – des blessures au football américain, s’est produit dans un Théâtre de verdure archi comble et sous le charme, accompagné des quatre-vingt musiciens du Philharmonique de Nice, et par sa propre section.

Avant ce récital reporté de 24 heures pour cause météo, Monsieur Porter aura trouvé le temps de faire quelques emplettes dans les commerces niçois situés près du festival (nous l’avons croisé avec des paquets cadeaux sous le bras), ayant un mot gentil pour les personnes qui le reconnaissaient au passage.

Grand monsieur, et pas seulement au sens physique, il aura aussi chanté sans accompagnement dans… le bureau du maire Christian Estrosi, en remerciement de l’honneur qui lui a été fait d’être le parrain de cette édition anniversaire.
Tombé dans la marmite tout petit, il n’ignore rien de l’histoire du plus ancien festival de jazz en Europe, visiblement touché de passer sur des scènes qui avant lui ont vu défiler le gratin de l’époque, de Louis Armstrong à Duke Ellington, en passant par Miles Davis, Dizzy, Hampton, BB King, tous entrés dans la légende.
Pantalon blanc, veste marine, pochette et cravate rouge. Comme toujours impeccable, debout et calme derrière le micro, il a commencé son concert au Théâtre de verdure par une version très sensuelle de Mona Lisa. Une chanson sortie à l’origine pour un film noir des années 50, et reprise par la suite par Nat King Cole, le crooner parmi les crooners.

Comme annoncé, le récital fut entièrement consacré au répertoire du chanteur et pianiste américain. Un exercice en général compliqué, puisque l’on a dans l’oreille la voix et l’instrumentation originale, et qu’il est difficile de se glisser dans le costume d’un géant, (même si soi-même on approche les 2 mètres et dépasse le quintal).

Regard malicieux, clin d’œil complice au public, Mister Porter a fait honneur à son rang de parrain.

Impeccablement soutenu par l’orchestre, il a laissé défiler les pépites de Cole, y apportant une puissante d’autant plus impressionnante que c’était évidemment ans forcer.
Un vrai « Nature boy » ! S’il n’était déjà au firmament des voix d’or, on dirait que Gregory Porter tutoie les étoiles !

Photo de Une DR

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