Pour la première fois, la manifestation se déroulera entièrement à Nice avec deux jours de spectacles et de convivialité à l’Espace Magnan.
Et pour la première fois, Souroupa accueillera une troupe d’enfants sourds russes : le Piano Théâtre qui jouit d’une réputation internationale. Une façon d’enrichir encore une programmation déjà très variée !
Pour aller au bout de la démarche, sera proposé un atelier d’initiation à la langue des signes russe en plus de l’atelier de Langue des Signes Française.
Quant aux autres spectacles, ils feront la part belle au bilinguisme (langue des signes/français) avec
– des contes bilingues : « Histoires de signes » de la compagnie « les singuliers Associés » de Limoges et « Goupil : le roman de Renart revisité version Tex Avery par les Compagnons de Pierre Ménard de Bordeaux
– un spectacle inclassable « Attifa de Yambolé » qui se joue des réflexes dépréciatifs inconscients présenté par la Soi-Disante Compagnie de Toulouse
– du chansignes exigeant avec « Après vous » du collectif Gonzo
– un spectacle mystérieux « Surprise ! surprise ! » faisant appel à une vingtaine d’artistes et mêlant diverses disciplines : conte, chansignes, cirque, poésie, pantomime…
Bien que modeste, en mettant l’accent sur la culture et la langue et non la déficience et la compassion Souroupa créée un pont formidable entre Sourds et Entendants, deux communautés, qui d’ordinaire peuvent se croiser sans jamais réellement se rencontrer et contribue fortement à changer le regard sur les personnes sourdes.
Quelques mots de Signes
Signes est née d’une rencontre entre une passion pour le spectacle vivant et la connaissance profonde du monde des Sourds.
De la confrontation avec cette communauté singulière à la fois par sa langue et son destin, a surgi l’évidence de nouvelles perspectives de création : des spectacles accessibles à la fois aux Sourds et à ceux qui ne le sont pas (les Entendants)
D’où une démarche artistique exigeante qui impose la double contrainte d’un travail sur les langues et l’expression ainsi que le respect de deux publics aux besoins et attentes différents.
Petit rappel de la loi du 11 février 2005 sur l’accès de tous à la culture :
« Permettre à chacun, qu’il soit spectateur ou acteur, de se sentir accueilli dans les lieux de spectacles et de pouvoir rencontrer les oeuvres et les artistes, dans un climat de convivialité et de partage des différences, »
A propos de la surdité…
Le terme « surdité » regroupe toutes les formes de déficience auditive. Il y a en France environ 5 000 000 de personnes malentendantes ou sourdes soit 8% de la population. On dénombre un enfant sourd sur 1000 naissances, soit 700 enfants sourds chaque année. L’illettrisme concerne environ 70% des sourds de naissance, ce qui limite grandement leur accès à la culture.
L’offre en spectacles accessibles aux sourds est faible
On relève une carence dans le domaine des projets culturels ou artistiques respectant la culture et la personne sourdes.
De rares spectacles destinés aux Sourds sont proposés en France. Ces spectacles, même quand ils sont de qualité attirent très peu d’entendants malheureusement.
En ce qui concerne les spectacles rendus accessibles aux Sourds, ils ont recours à une interface pour la compréhension (sur titrage, interprète ou autre) ce qui constitue un frein à l’entrée du spectateur sourd dans l’univers du spectacle.
Au contraire, nos spectacles pour public mixte initient des rencontres entre les Sourds et les Entendants. Utilisant différents modes de communication, ils permettent à tous une entrée aisée dans l’univers de la pièce.
La surdité étant un obstacle à la communication verbale, proposer des spectacles accessibles aux deux publics apparait comme un facteur d’intégration, un outil pour vaincre la marginalisation des Sourds.
De plus, chaque fois qu’elle est présente, la langue des signes apparait comme une composante théâtrale puissante, originale et forte.