L’oeuvre du britannique Stanley William Hayter est considérée aujourd’hui comme l’une des plus importantes dans le domaine de la gravure.
L’atelier 17 qu’il créa en 1927 à Paris permet à toute la génération des avant-gardes du XXè siècle de s’initier en toute liberté à cet art qui connaît alors son apogée. L’atelier 17 a offert aux artistes tels que Miró, Picasso, Masson et tant d’autres, toute liberté d’expressivité donnant vie à la couleur dans l’art de graver par des procédés nouveaux mis au point par son initiateur : Stanley William Hayter. En 1939 à la déclaration de guerre, Stanley William Hayter, comme tous les peintres européens considérés comme dégénérés par les nazis, fuit la France et s’installe aux États-Unis. Il organise à nouveau son atelier 17 à New York et participe à la naissance de son école.
Il initie Jackson Pollock à la gravure, viendront se greffer à l’atelier les artistes en exil, tels André Masson, Fernand Léger, Marcel Duchamp et les surréalistes qui participèrent à l’évolution artistique de l’art américain.
Parallèlement à l’exposition présentée au MET (Workshop and Legacy : Stanley
William Hayter, Krishna Reddy, Zarina Hashmi du 6 octobre 2016 au 26 mars 2017)
la Mairie de Cannes présente en exclusivité un ensemble exceptionnel de plus de
120 oeuvres majeures, gravées et picturales. Le concept à caractère rétrospectif
s’organise autour d’oeuvres de 1927 à l’oeuvre ultime de 1988.
" L’exposition Stanley William Hayter ou la métamorphose des lignes, à caractère rétrospectif, sera l’une des plus importantes car, pour la première fois une confrontation s’opère entre l’oeuvre gravée et l’oeuvre peinte. L’atelier 17 que Stanley William Hayter créa en 1927 à Paris est l’une des plus grandes réussites dans l’histoire de la gravure puisque dès son installation, l’atelier fonctionnera dans la recherche et l’expérimentation de nouvelles techniques. Stanley William Hayter a mis au point un des plus judicieux procédés, jamais égalé au cours de l’histoire de l’imprimerie : tirer en une seule fois sur la même plaque une palette de couleurs qui sans cela aurait nécessité de graver une plaque par couleur. Cette confrontation est pour la première fois mise en évidence par le Centre d’art qui a pu réunir les premières recherches
datées de 1927, et l’oeuvre ultime réalisée quelques jours avant sa disparition en 1988. Une dernière oeuvre qui démontre toute son énergie créative autour d’une composition vitaliste.
Depuis sa disparition, l’Europe n’a pas donné toute sa reconnaissance à cette oeuvre car l’innovation produite dans la gravure a éclipsé en partie sa recherche picturale. À ce jour nous devons reconnaître l’impact de son oeuvre au centre des avant-gardes internationales du XXe siècle."
Frédéric Ballester
Directeur du Centre d’Art la Malmaison