Deux expositions temporaires racontent la Corée chacune sous un angle particulier, les Kodku, ces compagnons de l’âme racontent une Corée bigarrée, de même que la broderie contemporaine selon In-Sook Son est une fête pour les yeux. Les œuvres monumentales de l’indienne Jayashee Chakravarty nous ramènent, tout en poésie, à nos préoccupations écologiques.
Les Kodku, compagnons de l’âme
Il nous vient comme l’envie de comparer les Kodku à nos santons. Comparaison paresseuse, celle des anges est plus juste. Ces figurines taillées en bois, peintes de couleurs vives, ornaient les palanquins-corbillards pour accompagner avec une joyeuse vivacité les défunts dans l’au-delà. Il y en a une bonne centaine, personnages, animaux, fleurs, êtres surnaturels ont la fraîcheur et la gaité d’un art populaire très bien fait. Ces guides spirituels sont à la mort ce qu’est l’humour à la politesse, les coréens transformant notre séparation du monde des vivants en une échéance un peu moins rebutante… Cette visite séduira toutes les familles en visite à l’approche de noël…
La broderie selon In-Sook Son, une fête pour les yeux
Si les œuvres d’arts exposées dans ce vaisseau blanc nous instruisent du passé, elles nous ramènent au présent, et mettent en lumière les passerelles entre tradition et modernité. Le nom Intérieur Coréen donné à l’exposition de In-Sook Son à laquelle une large place est accordée jusqu’au 23 avril, mérite un éclaircissement. Au début du vingtième siècle l’art de la broderie stagnait, In-Sook Son prend sa revanche et en fait un hymne à la broderie coréenne et offre une image luxueuse de cet intérieur coréen. Des vêtements des objets qui font rêver en couleur et offre une image luxueuse de cet intérieur coréen. Vestes, jupes, costumes traditionnels, costumes de cour, épingles à cheveux, paravents, meubles et tableaux sont entièrement brodés de fils de soie colorés par cette artiste complète. Pour la première fois exposée en France In-Sook Son manifeste un art poussé au plus haut degré de la perfection. La luxuriance des couleurs, la variété, la finesse des motifs d’ornements sont une fête pour les yeux.
Les œuvres de Jayashee Chakravarky évoquent la disparition progressive des zones humides, ces nurseries vitales pour la survie de l’humanité.
Témoin direct de la disparition des marais de son quartier de Calcutta Jayashee Chakravarky est très sensibilisée à la disparition d’espèces végétales connues pour leurs vertus médicinales, à la raréfaction de la vie animale, il faut voir comment cette artiste fait de la nature son sujet et son support de création tout en posant la question : « comment vivre et laisser vivre » ? Le bestiaire dont fourmille ses toiles monumentales pose la question : « comment vivre et laisser vivre » ?