Cette exposition s’inscrit dans le contexte d’une année 2017 dédiée à la célébration de l’œuvre de Fernand Léger : en effet, le Centre Pompidou - Metz lui consacre, du 20 mai au 30 octobre 2017, une grande exposition rétrospective, intitulée "Fernand Léger. Le beau est partout", qui rend hommage à la personnalité pluridisciplinaire du peintre.
A l’occasion de l’exposition rétrospective de Metz, organisée dans le cadre de l’anniversaire des 40 ans du Centre Pompidou, le musée national Fernand Léger a consenti le prêt exceptionnel de nombreux chefs-d’œuvre, tels que Les Toits de
Paris (1912) ou encore l’emblématique tableau Les Constructeurs, définitif, de 1950. Parallèlement, le Musée national d’art moderne de Paris - Centre Pompidou a également accordé au musée national Fernand Léger un prêt exceptionnel de douze chefs-d’œuvre, tableaux et sculptures, qui autorisent un nouveau regard sur l’œuvre de Fernand Léger à travers un parcours inédit dans les riches collections du musée.
Chaque tableau ou sculpture du Musée national d’Art moderne sera placé en vis-à-vis d’une œuvre de Fernand Léger afin de créer des rapprochements formels inédits.
Nourrie d’amitiés artistiques fécondes, l’œuvre de Fernand Léger se renouvelle constamment au contact des autres artistes mais aussi des grands courants artistiques du début du XXe siècle.
Ce premier volet s’ouvre avec l’installation de Fernand Léger à Montparnasse, à la Ruche, en 1908 : c’est dans ce phalanstère artistique que le jeune peintre fait la connaissance de nombreux artistes, en particulier les sculpteurs Alexandre Archipenko, Henri Laurens, Jacques Lipchitz, Joseph Czaky, qui expérimentent, dans leurs œuvres, l’extension du cubisme pictural à la sculpture.
Dans le prolongement du cubisme, Fernand Léger fait la connaissance, au début des années 1920, d’Amédée Ozenfant et de Le Corbusier, fondateurs du purisme, avec lesquels il entretient une amitié forte jusqu’à la fin de sa vie.
Avec Ozenfant, leur proximité artistique se traduit par une démarche pédagogique commune puisqu’ils enseignent tous deux au sein de l’Académie Moderne à Paris. Face à un art pictural réduit à l’essentiel, fondé sur l’économie de moyens, la pureté des lignes et la sobriété de la couleur, Léger impose une version plus personnelle du purisme en introduisant de nouveaux rapports à l’objet, tel qu’en témoigne son film expérimental Ballet mécanique (1924).
Plus tard, dans les années 1930, s’éloignant des formes géométriques de la période précédente, l’œuvre picturale de Fernand Léger prend un nouveau tournant : elle adopte un vocabulaire biomorphique, puisé dans les formes souples et aléatoires de la nature. Dans le parcours, son œuvre établit alors un dialogue formel avec les concrétions organiques Sculpture automatique(Hommage à Rodin) (1938) et Torse-fruit(1960) du sculpteur alsacien Jean Arp.
Dès 1912, Fernand Léger mène avec le peintre Robert Delaunay « la bataille de la couleur ».
En 1937, lors de leur participation à l’Exposition Universelle, ils se rejoignent dans une ambition commune de dépasser le cadre contraignant du chevalet pour expérimenter les possibilités architecturales de la peinture.
Rythmes sans fin (1934) de Robert Delaunay, par son format atypique et sa composition totalement abstraite, préfigure cette volonté forte de donner au tableau des proportions murales, une dimension décorative, et d’insérer l’œuvre d’art au sein de l’espace public. Fernand Léger et le sculpteur américain Alexander Calder ont entretenu une longue amitié qui a commencé dès 1930. Les deux artistes se rencontrent à Paris autour d’une passion commune, le cirque, puis développent au fil de leur parcours, chacun dans leur mode d’expression personnel, une même aspiration à la mise en mouvement des œuvres et à la liberté des formes et des couleurs.
Pour illustrer la pérennité de cette amitié après la Seconde Guerre mondiale, et le retour de Fernand Léger de son exil aux États-Unis, l’exposition propose de mettre en vis-à-vis l’œuvre picturale abstraite des dernières années de Léger avec le monumental stabile-mobile d’Alexander Calder, Empennage (1953), prêt exceptionnel de la Fondation Maeght de Saint-Paul-de-Vence.
Cette exposition dresse le portrait d’un artiste qui multiplie les amitiés artistiques afin d’alimenter sa propre réflexion, tout en participant à la construction de la modernité.
Fernand Léger a apporté sa contribution personnelle et originale aux différents
courants artistiques de la première moitié du XXesiècle.
Commissariat général : Anne Dopffer, Conservateur général du patrimoine, Directrice des musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes.
Commissariat : Julie Guttierez, Conservatrice du patrimoine au musée national Fernand Léger. Nelly Maillard, chargée des collections.