Après une enfance à Troyes, il arrive sur la Côte d’Azur à l’âge de quinze ans, au moment où, ses parents se mariant enfin, il prend le nom de Moya. Et c’est par le nom du père, décliné sous de multiples formes, qu’il commence son aventure artistique. Puis, dans un stade du miroir prolongé, il travaille sur son "moi", créature qui tente de se libérer de son créateur pour vivre au centre de l’œuvre.
Avant d’inventer son Moya Land, une "civilisation Moya" qui tend à prouver que « l’artiste est une civilisation à lui tout seul ». Refusant de s’enfermer ou de se limiter, Moya fonctionne en arborescence, non seulement en utilisant tous les médias à sa disposition, mais aussi en déclinant, mixant, remixant et revisitant son propre travail.
Moya, à la fois peintre et vidéaste, performeur et céramiste, abstrait et figuratif, classique et baroque, narcisse et généreux, populaire et conceptuel, réel et virtuel…
À la fois un amoureux des spectacles populaires comme le cirque ou le carnaval et en même temps un théoricien du « rapport entre le créateur et la créature » ou de l’art à l’heure des réseaux. À la fois une icône des nuits gays avec sa créature Dolly et l’objet d’un catalogue raisonné très sérieux retraçant quarante ans de création (quatre mille deux cents œuvres répertoriées, 2011). À la fois virtuel quand il règne sur son Moya Land de pixels et bien réel quand il peint quatre ans durant les murs d’une chapelle de montagne.
Une vie d’artiste entièrement vouée à l’art, comme le prouve cette assertion de jeunesse : « l’art est supérieur à tout, il est supérieur à Dieu… Il faut adorer l’art. »
La scénographie de l’exposition présente les différentes facettes de l’oeuvre de Moya, en déclinant plusieurs thèmes : l’enfance de l’art, le nom du père, le stade du miroir, la création du Moya Land, la chambre de l’artiste, l’’art est un spectacle, la constitution du Moi, le Surmoi et l’art dans le nuage.