Quand l’exotisme estampe le monde urbain
Comment rendre vivant ce qui ne l’était plus ? Gérard Laux (né en 1953), de son nom d’artiste Mosko, tente de résoudre cette problématique depuis la fin des années 80 en posant ses pochoirs bestiaires sur les murs de la ville. Ainsi, l’ambition de Mosko est de rendre les couleurs éclatantes du désir d’évasion perdu par certains d’entre nous. Ayant d’abord couvert les murs de son quartier défavorisé d’adoption (la Moskowa dans le 18ème arrondissement de Paris), cette jungle poétique investit peu à peu les quartiers insalubres, vétustes ou abandonnés. Sa pratique artistique acquiert alors un rôle social, tout en nous poussant à une réflexion au-delà du plastique.
L’aventure fut collective de nombreuses années sous la signature « Mosko et associés » avant de redevenir Mosko début 2015.
Désirant trouver une réponse haute en couleurs contrastant avec certains aspects (plus) tristes de la ville, le thème de la jungle semble évident pour l’artiste par sa polychromie, sa grande diversité de pelage et par la douceur du voyage qu’elle représente.
C’est donc une thématique apaisante que nous propose ici Mosko, qui va au-delà de tous les clivages, de tous les âges et de toutes les cultures, en nous incitant à toucher des yeux l’âme de ses modèles au sein d’un zoo urbain imaginaire.
L’artiste entreprend une démarche « spontanée et militante » du street art, mais c’est à partir de la première exposition et de la sortie du livre « Peignez la girafe » en 2004 que ses animaux de rue se transposent en animaux de galerie : peints sur bois, palissades et autres supports de récupération, girafes, zèbres et félins nous font accéder à une toute autre réalité.
Il est aujourd’hui reconnu pour être une source d’inspiration évidente du bestiaire dans l’art urbain, et pour d’autres artistes de renom.
Il consolide également ses efforts grâce à l’aval des institutions.