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Fin de cet événement Février 2015 - Date du 11 décembre 2014 au 15 février 2015

Sophie Laguerre

L’appareil photo de son père l’a tout de suite intéressée et les soirées d’hiver où il projetait ses diapositives sur un écran lui ont fait découvrir et aimer la magie de la photographie.
Elle investit très tôt l’atelier de photo de son collège (Salinis à Auch, Gers), pour développer ses premières photos argentiques en noir et blanc.

Sophie Laguerre- Dialogue amoureusement flamenco

Elle apprend rapidement, réalise ses premières photos.
Les sujets qui s’imposent à elle tournent autour du corps qu’elle traite de manière insolite, inattendue pour une jeune adolescente. Des compositions étonnantes : corps incomplets à la tête tronquée remplacée par une rose, corps dédoublés, corps flous en contre jour sur des textures de vieilles pierres se confondant parfois avec de vieux murs, etc. Une série sombre, complexe où un sentiment de solitude et de mélancolie émerge d’un contexte indicible qui se confond avec le sujet, redoublant un vécu douloureux du temps qui passe.

Sans titre,1997, argentique © Sophie Laguerre

Devant une photo-graphie (écriture avec de la lumière), on est toujours devant une temporalité, un temps arrêté.

Elle est toujours au passé. Elle est la preuve de quelque chose qui a existé (les premières images : portraits, paysages, monuments, etc., ont été réalisées pour immortaliser un événement). Les photos de Sophie Laguerre cherchent à capter et à fixer un peu de ce sentiment de défilement inexorable du temps qu’elle retrouve dans ses lectures de Saint Augustin.
Pour son baccalauréat, elle réalisera la mise en scène d’un "manège du temps", un labyrinthe où les images se découvrent au fil de la traversée.
Passionnée de photo, elle devient ensuite formatrice et travaille plusieurs années pour l’Education Nationale au sein d’un gros laboratoire, le plus important du Gers.

Sans titre, 1997, argentique © Sophie Laguerre

Sa rencontre avec le peintre ex-toréador Juan Lafitte l’entraîne sur d’autres chemins où flamenco, corridas vont prendre une place prédominante.

Elle entame alors avec lui un "dialogue amoureusement flamenco", qui lui fait quitter son univers sombre pour des expressions plus colorées, plus mouvementées, plus chaleureuses.
Flous, dégradés, mouvements sont convoqués pour tenter de rendre l’émotion contenue de la danse, sa sensualité, son érotisme.

Sans Titre, 2012, numérique © Sophie Laguerre

Il y a aussi de la chorégraphie dans la tauromachie, dans le déroulement d’une corrida, dans ses différents séquences, et dans l’affrontement torero taureau, une rencontre où la violence doit être surpassée par la tension du regard et le mouvement harmonieux des corps, celui du toréador, mais aussi celui du taureau.

Toro 1, 2012, numérique © Sophie Laguerre

De ce duel, Sophie en tire des images presque abstraites.

Des photos comme des peintures, des compositions où le mouvement devient couleur, traces de pinceau.

Elle est aussi attirée par l’habit de lumière, de paillettes, dont les détails de la chaquetilla (veste), du chaleco (gilet) ou de la large ceinture (faia) ajoutent à la beauté des gestes.

Chaquetilla et main, 2012, numérique © Sophie Laguerre

Son dialogue amoureux au quotidien avec le toréador devenu peintre est aussi un duel où photographie et peinture se répondent pour traduire la tension et la fragilité des émotions. Un impalpable à transcrire avec la même lumière, celle que le photographe doit capter et celle que que le peintre se doit de mettre dans sa toile.

Sans titre, 2014, Numérique © Sophie Laguerre

Photo de Une : (détail) Carmensita, 2013, numérique © Sophie Laguerre
http://sofilague.wix.com/sophiearti...

Artiste(s)

Sophie LAGUERRE

"Née le 4 octobre 1974 dans les Tournesols, au milieu des coteaux de ma Gascogne, je suis photographe. Depuis mon adolescence, je n’ai jamais cessé de photographier autant en argentique qu’en numérique. Passionnée par l’Humain et le Temps qui passe, je fige l’instant à travers ma (…)

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