Sans occulter les significations profondes des sujets représentés, sans oublier les résonances que ces derniers peuvent faire entendre, chaque toile que l’artiste réalise, est un chantier dans lequel les formes visibles résultent de bien nombreuses interventions où les traces colorées ou autres signes graphiques cohabitent avec les marques de gommage et d’effacement, de recouvrement et de saturation. Les oeuvres auxquelles l’artiste travaille présentement confèrent à ces repentirs assumés un statut nouveau où l’incertitude et l’errance font la démonstration de leur force créatrice.
Comme le précise l’artiste lui-même, « l’exposition au musée Chagall est, pour l’essentiel, constituée d’oeuvres réalisées ces deux dernières années et d’objets réalisés, eux, dans les années 1980 ou 1990.
Les oeuvres de ces dernières années marquent une rupture avec la période picturale précédente, comme les objets constituaient une rupture avec ce qui les précédait.
En dehors de la simplification des gestes dans la mise en oeuvre, je pense que, dans l’un comme dans l’autre cas, on est confronté à un sentiment relevant de la poésie comme lecture du monde et comme moyen de l’habiter. »