FENG GE manie le pinceau comme un maître calligraphe, passant et repassant jusqu’à multiplier les passages un nombre de fois incalculable. TASIC sculpte et ses bronzes sont fondus suivant la technique dite « à la cire perdue » héritée de l’Antiquité.
Ce qui frappe au premier regard lorsque l’on découvre leur travail, leur création, c’est une évidente complicité. Douceur des courbes, transparence des teintes, détails minuscules, sinuosité des peaux de bronze entrent en résonance de façon surprenante.
Ces deux artistes, qui ont l’un et l’autre une écriture très singulière de la matière et des corps, s’appuient sur une technique qui confine à l’excellence.
Les toiles de FENG GE transfigurent les signes d’une calligraphie chinoise millénaire en une abstraction lumineuse.
Les bronzes de TASIC font écho aux bouddhas, aux monstres baroques. Les débordements des corps, clins d’oeil aux expansions d’un César, coulent d’une esthétique unique. Leurs œuvres, à la fois puissantes et sensuelles, se plaisent à nous égarer, tant elles détournent les codes. N’est-ce point là l’une des vertus de l’art que de nous séduire ?