Pour marquer le 50e anniversaire de sa mort, le 8 avril 1973, les expositions se multiplient dans des institutions de renom, tant en France qu’en Espagne et dans le monde entier.
Les dernières années de sa vie, entre 87 et 91 ans, Picasso peint une immense profusion d’oeuvres. C’est à cette période que s’attache l’exposition "Pablo Picasso : la fin du début" du Musée Picasso d’Antibes. La quantité d’oeuvres tardives témoigne d’une vitalité exceptionnelle. Picasso contraint le spectateur à dialoguer avec son art.
Par leur forme et leur contenu, ses oeuvres d’alors dénotent d’une évidence brutale. Ce qui frappe c’est la couleur pure posée directement du tube sur la toile et, sans scrupules, l’artiste peint des ruptures soudaines. Avec son habilité technique qui n’a en rien diminué avec l’âge, Picasso manifeste encore un immense foisonnement créatif et une grande liberté d’expression.
Il est toujours en alerte, directement solaire, incisif. Ce perpétuel chercheur fait une peinture mentale, donc provocante.
Alors que Picasso avait fait preuve d’une précocité exceptionnelle – avec sa « période bleue » à 19 ans –, sa production tardive est d’autant plus intéressante. Il a peint jusqu’à son décès à 91 ans ! Avec une pareille longévité, aucun autre artiste n’a pu laisser une oeuvre d’une telle ampleur et d’une telle diversité de styles, en les multipliant par des changements au cours de diverses « périodes ».
Ce génie créateur a peint jusqu’à la fin de sa vie
Il disait ne jamais avoir été « aussi peintre que dans ses dernières toiles ». L’exposition du Musée d’Antibes en est la preuve.
Picasso sera-t-il un jour « has been » ? Qui ose le croire ? C’était un artiste infatigable, aussi sa production est-elle très ample. A sa mort il a laissé une oeuvre immense d’une grande diversité de périodes et de styles. L’exposition au Musée d’Antibes en témoigne avec le choix d’exposer des oeuvres de « la fin du début » - qui serait plutôt « le début de la fin » - prouvant un foisonnement créatif allant de 1969 à 1972.
En tant qu’artiste traqué par les médias, il est sans cesse obligé de jouer un rôle.
Il s’installe alors dans sa maison de Mougins, acquise en 1961, proche de la Chapelle Notre-Dame–de-Vie. Picasso peut s’y isoler au mieux et témoigne ainsi d’une production foisonnante et de l’audace de ses coups de pinceaux dynamiques. Il avait alors renié le cubisme pour la prédominance absolue de l’abstraction et le public avait réagi avec étonnement.
Sa peinture est épaisse, avec une liberté sans limites
Les oeuvres peintes à la hâte parfois avec des choix de couleurs qui surprennent et incitent à des réactions par leur brutalité. La provocation est forte ! Qu’on regarde « Le musicien » exécuté à Mougins en 1972 ou « La femme couchée » en 1971.
Pour Picasso, la légende s’est façonnée alors qu’il était encore de ce monde et qu’il poursuivait sans cesse de nouveaux terrains d’expérimentation de son art auquel il donnait la plus grande liberté d’expression possible. C’était un génie créateur infatigable !
50 ans après sa mort, Picasso ne nous a pas complètement quittés. Ses oeuvres vivent encore !
Caroline Boudet-Lefort