Dans une vision rétrospective, 80 œuvres de l’artiste sont réunies : toiles figuratives et expressionnistes de ses débuts, tressages anciens et récents, estampes et dessins.
Odon, né en 1940 au Mans, est un artiste plasticien installé à Nogent-sur-Marne. Son atelier prend place dans une ancienne imprimerie réhabilitée. Il est diplômé en 1961 de l’école des beaux-arts de Tours. Ses œuvres sont conservées dans de nombreuses collections publiques et privées.
Il porte jusqu’en 1997 son nom originel Guy Houdoin, puis, il se baptise Odon. Forte symbolique, Odon est à la fois le nom d’une rivière normande - l’eau, élément indispensable à la vie - et est aussi une référence au second abbé de Cluny (de 927 à 942), Saint Odon. Son anagramme est nodo qui, en italien, signifie nœud. Odon a parcouru de nombreuses épreuves douloureuses mais a choisi de se tourner vers la vie et l’espérance.
Tout au long de son parcours artistique, et encore aujourd’hui dans son atelier où il passe beaucoup de temps, Odon mène au quotidien une quête méditative et spirituelle.
« Mon atelier est mon univers ; tout l’univers est dans mon atelier ».
L’artiste s’interroge sur le temps, le fini et l’infini et le rapport de force entre le vide et l’espace.
Dans les peintures de ses débuts aux influences expressionnistes, des figures complexes prennent vie, entourées de rubans de papier en relief. L’artiste cherche à exprimer l’angoisse et la douleur. L’apparition de ces épaisseurs entrelacées dans ses œuvres sur toiles et papiers marouflés laisse présager l’évolution de son travail artistique.
Vers la fin des années 1970, succèdent ses premiers tressages. Odon s’affranchit rapidement de toute référence à la figuration. Le papier, qui lui servait de support, devient l’objet, l’œuvre.
Ses tressages réalisés à partir de papier kraft peint recto-verso, découpé et tressé, sont au carrefour de la peinture, de la sculpture et du textile. Ils constituent des œuvres à la fois achevées et jamais terminées. Peu à peu, la palette d’Odon s’est enrichie. Aux couleurs primaires (le bleu, le rouge et le jaune), l’or et la couleur neutre du kraft font leur apparition.
Issues d’un long travail de patience et de savants calculs, inspirées des gestes ancestraux du vannier, les œuvres d’Odon nous interpellent. Elles font penser aux attrape-rêves, aux mandalas et suggèrent des mondes labyrinthiques. La musique influe aussi sur son travail. Odon a d’ailleurs intitulé ses derniers tressages Be-Bop, Concerto, Concertino, Symphonie.