L’exposition d’une partie de la collection dans l’exposition « La Vie mystérieuse des chefs-d’œuvre qajars » est une préfiguration d’une future salle dédiée aux arts décoratifs de l’époque qajare au musée de la Castre.
« La vie mystérieuse » qu’exprime le titre, veut poser l’accent sur les coulisses de l’art, analyses des matériaux anciens et restaurations que le public ne voit jamais.
L’évènement invite à suivre l’étude objets restaurés par une équipe scientifique, experts d’analyses physico-chimiques de la matière et experts du diagnostic sous le prisme de la lumière (lumière infra rouge, lumière sous fluorescence d’ultraviolet…) et avec des technologies de pointe qu’utilisent aussi les enquêteurs policiers.
La collaboration a permis d’analyser certaines œuvres et d’en retracer l’histoire et la technique d’origine. Le Centre Interdisciplinaire de Conservation et de Restauration du Patrimoine, le CICRP, a accompagné le projet en accueillant les collections de peintures et d’arts graphiques et en mettant à disposition du musée ses moyens d’investigation dans ses ateliers, situés à la Friche de la Belle de Mai à Marseille.
L’exposition présente les peintures qajares restaurées et non restaurées, et montre ainsi la nécessité de la restauration.
En regard des peintures, des photographies, un film expriment les divers modes d’analyses physico-chimiques subies par les peintures et les étapes de leur restauration.
Par ailleurs, les objets qajars qui n’ont pas été montrés depuis leur mise en caisse dans les années 1920 - miniatures, coffrets peints et vernis, armes de parade pour les derviches, objets de la vie quotidienne et ses menus plaisirs (santé, toilette, bijoux, café, tabac…) - sont mis en scène parallèlement pour inviter à comprendre le caractère unique de la collection.
Pour prévoir la restauration de cette antique collection malmenée par les voyages, les stockages anciens peu appropriés, et par le temps, il fallait trouver des fonds. L’appel au Ministère de la Culture et à la Fondation du Patrimoine a permis d’ouvrir l’aventure et d’initier le projet. Nous souhaitons que cette exposition puisse donner un nouveau souffle à la campagne de mécénat ouverte pour permettre la restauration de la collection.
Le baron Tinco Martinus Lycklama à Nijeholt
L’aristocrate hollandais a 28 ans lorsqu’il entreprend son premier voyage en Orient, « un grand tour » sur les traces de Jean-Baptiste Tavernier et de Jean Chardin, ses devanciers du 17e siècle. Il parcourt pendant plus de trois ans le Caucase, le Kurdistan, la Perse, la Mésopotamie et le Levant (printemps 1865 - automne 1868).
Son récit publié en 4 tomes, comprend une description géographique, historique, politique et économique des régions traversées. Il y détaille son itinéraire, ses rencontres, les péripéties du voyage et ses achats pour sa collection.
Les peintures et les objets sont achetés dans diverses villes persanes (Téhéran, Ispahan, Chiraz…). Ses sources d’approvisionnement sont multiples : vendeurs de bazars, artisans, « antiquaires », fournisseurs improvisés, dont plusieurs Européens résidant sur place, villageois vivant à proximité des sites archéologiques et proposant leurs trouvailles, potentats locaux…