Cinéphile, créateur de décors et d’affiches, théoricien, réalisateur, producteur ou même acteur, toutes les facettes de l’implication de Fernand Léger dans le monde cinématographique sont évoquées dans cette exposition.
C’est au cours de la Première Guerre mondiale, lors d’une permission en 1916 en compagnie de son ami Guillaume Apollinaire, que Fernand Léger découvre Charlie Chaplin, véritable révélation pour le peintre. Dès 1919, les œuvres de Léger reflètent l’influence de l’image cinématographique sur sa démarche artistique : ainsi, les livres illustrés réalisés en collaboration avec les poètes Blaise Cendrars ou Yvan Goll jouent avec le vocabulaire du cinéma en introduisant gros plans, recherches typographiques et effets cinétiques.
Dès 1925, Fernand Léger déclare : « Le cinéma a trente ans, il est jeune, moderne, libre et sans tradition. C’est sa force [...]. Le cinéma personnalise le fragment, il l’encadre et c’est un nouveau réalisme dont les conséquences peuvent être incalculables. »
Lorsqu’il prononce cette phrase, Fernand Léger vient de réaliser, en 1924, son premier film Ballet mécanique, fruit d’un travail artistique collectif avec Man Ray, Dudley Murphy et le compositeur George Antheil. Ce film d’avant-garde, qui anime et alterne, dans un montage rapide et saccadé, objets de la vie quotidienne, personnages et figures géométriques, compte aujourd’hui encore parmi les chefs-d’œuvre incontestés du cinéma expérimental. La genèse du film, ses influences, les différentes versions réalisées par l’artiste, sa réception critique et sa postérité en France et à l’étranger seront présentées.
L’exposition évoque aussi les premières contributions de Léger au cinéma : les projets d’affiche pour le film La Roue d’Abel Gance, ou encore le projet de générique et de décor pour le laboratoire futuriste de L’Inhumaine. Ce film prestigieux de Marcel L’Herbier réunit d’autres grands créateurs des années 1920, tels l’architecte Robert Mallet-Stevens et les créateurs de mobilier et de costumes Pierre Chareau et Paul Poiret.
D’autres projets cinématographiques suivront dans les années 1930 avant l’aventure collective, fortement marquée par l’esthétique surréaliste, du film Dreams that money can buy, sorti en 1947 et réalisé par le peintre et cinéaste Hans Richter, auquel contribuent également les artistes Marcel Duchamp, Max Ernst ou encore Alexander Calder.
Films, tableaux, archives, photographies permettent de cerner ce sujet passionnant dans toute sa richesse et sa modernité et de mettre en lumière la dimension totalement pluridisciplinaire de l’œuvre de Fernand Léger.
Sur une idée originale et à partir du programme de recherches mené par le musée national Fernand Léger de Biot, la Ville de Belfort a présenté, du 6 novembre 2021 au 6 février 2022 au sein de la Tour 46, l’exposition Faire vivre les images. Fernand Léger au cinéma qui se concentrait sur la période des avant-gardes dans les années 1920. Au musée national Fernand Léger, l’exposition Fernand Léger et le cinéma, organisée du 11 juin au 19 septembre 2022, offrira un panorama complet sur la relation de Léger avec le septième art. Ces deux expositions partagent un catalogue scientifique commun, publié par les Editions de la Rmn - GP.
À l’occasion de l’exposition Fernand Léger et le cinéma, le musée national Fernand Léger de Biot s’associe au Centre André Chastel pour organiser un colloque international autour de l’artiste Fernand Léger. Cet événement
se déroulera les 29 et 30 juin 2022 à Paris, à l’auditorium Jacqueline Lichtenstein de l’Institut national d’histoire de l’art, puis le 1 er et 2 juillet à Biot, au musée national Fernand Léger.