Aux œuvres libres et joyeuses de Fernand Léger s’ajoutent des œuvres très fantaisistes de Niki de Saint Phalle, d’Arman, de Yves Klein, de Raymond Hains, d’Albert Chubac, de Martial Raysse, de César et d’une multitude d’autres artistes de renom. Ces artistes viennent ainsi à la rencontre des innovations plastiques de Léger qui fut l’un des pionniers de l’avant-garde du XXe siècle.
Des échanges artistiques ont très tôt existé entre eux sous la nomination de « nouveau réalisme », titre donné par le critique d’art Pierre Restany.
Précis et très documenté, cet assemblage d’œuvres n’en est pas moins joyeux et souvent cocasse.
Cette exposition ludique est pleine d’humour avec un assemblage insolite et jubilant.
Cette présentation de pièces très diversifiées forment un tout ludique où chaque visiteur prend plaisir à se balader en admirant ces œuvres toutes plus joyeuses, et même parfois burlesques, les unes que les autres. Toutes les audaces fort réjouissantes semblaient alors possibles en matière d’art.
Les œuvres d’art sont pour Fernand Léger la manière de signifier son amour de la vie, sans qu’il néglige pour autant l’évolution sociale de l’époque en les inscrivant dans le présent d’alors.
Pour cela, il a traité des premiers « congés payés » et de l’essor des loisirs aussi bien que du sport, tel le cyclisme et l’athlétisme. Il a choisi des formats monumentaux afin d’élargir le regard du visiteur et de prouver que le beau est partout, même dans la vie quotidienne et populaire. En cela, Niki de Saint-Phalle fait aussi l’éloge des loisirs avec ses Nanas.
La poésie du quotidien fait donc son apparition avec un regard si percutant qu’il permet au spectateur de l’apprécier aussi.
Il n’y a plus de frontières entre l’art et la vie. Le principe premier est la liberté la plus totale, avec de la joie et des couleurs.
Une salle réunit les quatre éléments : le feu, la terre, l’eau, l’air (avec des oiseaux). Pour la vie des objets, Arman expose une chaise en morceaux datant de l’été 1961. Mais aussi des accumulations de tubas, saxophones et trombones.
En s’intéressant au rapport entre peinture et architecture, Fernand Léger réalise des compositions murales abstraites et colorées. Cependant la machine, l’objet et la ville restent les thèmes essentiels de son œuvre. Mais aussi, le cirque ou des jeux de ballons.
L’art doit s’adresser à tous sans élitisme.
Pour montrer la vie des objets, Gilbert et George montrent des fleurs qui symbolisent la liberté.
On peut aussi s’interroger sur ce qu’est l’art, en voyant une œuvre de Ben qui est une boîte transparente, vide, et sur laquelle est inscrit avec son écriture - si caractéristique que chacun la reconnaît aussitôt - : « Si l’art est partout, il est aussi dans cette boite ».
Cette exposition est décidément très riche, très diversifiée et vraiment très amusante puisque « le beau est partout » !
Caroline Boudet-Lefort